Xan Idiart

J.R Etchegaray : “On ne va pas se laisser chasser de nos terres”

De nombreux élus et acteurs sociaux étaient présents ce samedi 19 janvier à l'assemblée générale d'Euskal Herriko Laborantza Ganbara, à Ainhice-Mongelos. Les circuits courts, le modèle paysan et la préservation du foncier ont fait l'unanimité.

Une centaine d'agriculteurs, citoyens, élus et acteurs sociaux ont participé à l'assemblée générale de la Chambre d'agriculture du Pays Basque. © Isabelle Miquelestorena
Une centaine d'agriculteurs, citoyens, élus et acteurs sociaux ont participé à l'assemblée générale de la Chambre d'agriculture du Pays Basque. © Isabelle Miquelestorena

Point de grasse matinée pour la centaine de personnes qui ont investi les locaux de la Chambre d'agriculture du Pays Basque (EHLG) ce 19 janvier à Ainhice-Mongelos. Un café à la main, un stylo pour prendre des notes ou un casque de traduction sur les oreilles pour les non-bascophones, tous ont pris place pour assister à l'assemblée générale d'EHLG.

En 2018, on retiendra 23 installations et 36 pré-installations, 14 démarches collectives dont une étude pour la mise en place de la marque Sasiko, et l' organisation du deuxième colloque européen sur les trognes. Créé il y a quatorze ans par des hommes et des femmes soucieux de l'avenir du modèle paysan, EHLG est toujours debout. Ses combats sont aujourd'hui partagés par de nombreux élus présents dans la salle.

A commencer par Michel Etchebest, maire de Mauléon et vice-président de la Communauté d'agglomération Pays Basque (CAPB) en charge de l'agriculture. "Il nous faut proposer aux habitants des produits locaux et de qualité" a-t-il assuré. "Nous voulons mettre en place un plan de développement de l'alimentation et faire comprendre que c'est une question cruciale pour notre avenir".

Des propos repris par le maire de Bayonne et président de la Communauté d'agglomération Pays Basque (CAPB) Jean-René Etchegaray, auteur d'un discours au relent combatif remarqué. L'histoire du Pays Basque ne pourrait être comprise sans connaître d'abord l'histoire de sa terre.

"C'est une guerre"

Comme Michel Etchebest, Jean-René Etchegaray plaide pour une gouvernance de la CAPB sur la gestion du foncier. "C'est une guerre, ça n'ira pas tout seul". Et de rappeler la spéculation foncière qui sévit sur le territoire avant de lâcher un retentissant "on ne va pas se laisser chasser de nos terres".

Pour concrétiser ces idées sur le terrain le plus vite possible, le président de la CAPB invite à participer au "grand débat national" voulu par le Président de la République Emmanuel Macron. Le but : exiger le droit à la différence pour le Pays Basque Nord. Le modèle un département/une chambre d'agriculture serait dépassé. L'élu verrait d'un bon œil la création d'un office public de l'agriculture pour les provinces de Soule, de Basse-Navarre et du Labourd.

ELB en campagne

Panpi Sainte-Marie, secrétaire général du syndicat ELB a tenu lui aussi un discours très engagé. "On se bat tous les jours pour les circuits courts, mais 80 % des éleveurs au Pays Basque ne savent pas qu'ils font de l'agriculture paysanne" pense-t-il. Raison pour laquelle il appelle à faire connaître son syndicat un peu partout.

Certains éleveurs auraient trop facilement tendance à rejoindre la FDSEA, accusée d'industrialiser le secteur. En pleines élections des représentants à la Chambre d'agriculture de Pau, le représentant d'ELB n'a qu'un seul mot d'ordre à la bouche : "votez ELB". Une salve d'applaudissements accueille cette annonce. Le modèle agricole durable est déjà en terrain conquis à EHLG.