Iurre BIDEGAIN

Des citoyens se rassemblent pour faire revivre Urrugne

Le groupe ”ensemble, faisons revivre Urrugne” veut proposer une alternative aux méthodes “non démocratiques” de l'actuelle Mairie. Les riverains issus d’horizon divers ont lancé une démarche qui veut créer une dynamique pour se présenter aux prochains élections municipales de 2020.

Felipe Aramendi, Marina Ollivon et Patrick Dussossoy lors de la présentation organisée à Urrugne. ©Isabelle Miquelestorena
Felipe Aramendi, Marina Ollivon et Patrick Dussossoy lors de la présentation organisée à Urrugne. ©Isabelle Miquelestorena

Un avocat, une coiffeuse et un ancien ingénieur. Le groupe "ensemble, faisons revivre Urrugne" souhaite rassembler au-delà des étiquettes politiques. Il rassemble des riverains qui ont la volonté de proposer un projet pour que la commune "retrouve ses racines" et fasse front au "manque d’écoute" de l'actuelle Mairie. Lors du lancement publique de la démarche ce lundi 29 octobre devant la presse, les membres ont lancé un appel aux Urruñar qui se reconnaîtront dans leurs valeurs. Une réunion publique est programmée le 23 novembre à 19h00 à la salle du trinquet Dongaitz d’Urrugne.

Cela fait un an que des riverains "en colère" contre le Plan local d’urbanisme de 2008 ont commencé à se rassembler. Même si dans un premier temps le plan était le sujet principal des rencontres, ils se sont très vite rendus compte que d’autres points de désaccord vis-à-vis de la politique défendue par la majorité municipale les rassemblaient. Des désaccords sur la méthode de prise de décisions de la mairie, et l’envie de prendre en compte les besoins réels des Urruñar les ont donc amené à constituer un groupe.

Felipe Aramendi, actuel élu d’opposition, a présenté les trois axes majeurs qui ont été retenus au sein du groupe. "Ensemble, faisons revivre Urrugne" veut, en priorité, revoir les plans d’urbanisme actuels afin de "rompre avec la politique actuelle qui ne fait que consommer les terres agricoles pour augmenter la population". Patrick Dussossoy lui a emboîté le pas en expliquant que la population est passée de 7 760 habitants en 2007 à 10 300 habitants en 2017. "C’est 70% de plus que l’objectif de croissance de 1,7% par an fixé dans le PLU de 2007", a-t-il précisé. L’ambition de la dynamique est, entre autres, "de sortir de la logique qui conduit Urrugne à devenir une cité dortoir des villes voisines".

Autre axe défendu, ils veulent "rendre plus efficace et solidaire l’accompagnement des personnes en difficultés", en apportant une attention particulière à l’amélioration de l’accompagnement des personnes isolées, seules, âgées et handicapées, ou des orientations des demandes de logement faites par les Urruñar.

La langue basque présente

La dynamique souhaite également que la commune devienne un modèle de développement durable et de protection de l’environnement. Ils veulent que l’agriculture paysanne retrouve sa place ancestrale. De ce point de vue, ils ont évoqué certains projets qui soutiendraient cette volonté, tels que l’implantation de nouveaux agriculteurs, la transformation des cultures et de l’élevage ou la formation des particuliers pour développer leurs propres productions.

Felipe Aramendi a aussi annoncé que la langue basque aura sa place au sein de ce projet. "Toute notre communication sera aussi faite en basque, et les bascophones pourront aussi être accueillis dans leur langue au sein des services de la mairie", a-t-il souligné.

A présent, le groupe veut aller à la rencontre des habitants. "Tout reste à faire. Cette conférence de presse ne veut pas présenter une liste, ni une candidature : nous sommes au début de la démarche. Notre priorité est le projet, pas la liste électorale", a conclu l’élu abertzale.