Goizeder TABERNA

Libération de Jakes Esnal : dans l’attente d’une décision

Le tribunal d’application des peines a examiné la demande de libération conditionnelle du prisonnier luzien, ce mercredi.

Bagoaz a dénoncé l'absence de changement dans les tribunaux malgré la fin d'ETA. © Bob EDME
Bagoaz a dénoncé l'absence de changement dans les tribunaux malgré la fin d'ETA. © Bob EDME

Cela fait 28 ans qu’il est en prison, dix ans qu’il remplit les conditions pour demander la liberté conditionnelle. Condamné à perpétuité, Jakes Esnal en est à sa seconde demande. Le tribunal d’application des peines de Paris l’a examinée ce mercredi 10 octobre.

Le procureur de la République s’est opposé à la demande, considérant qu’elle est "inopportune" d’après les informations communiquées par l’avocate du détenu Maritxu Paulus Basurco. Jakes Esnal a suivi l’audience par visioconférence depuis le centre pénitentiaire d’Ile-de-Ré, où il se trouve incarcéré. Son avocate a présenté un dossier comprenant, entre autres garanties, une promesse d’embauche et de logement. La décision sera rendue le 20 novembre.

En début de soirée, devant la gare de Saint-Jean-de-Luz, près de 100 personnes ont réclamé sa libération. Le rassemblement a été organisé par le collectif de défense des droits des prisonniers Bagoaz. Ce dernier a rappelé que de nombreuses mobilisations ont eu lieu pour réclamer la libération de ces personnes condamnées à de longues peines. Toutes les demandes de libération conditionnelle de J. Esnal, Ion Kepa Parot et Xistor Haranburu, tous trois arrêtés lors de la même opération contre ETA en 1990, ont été refusées. Unai Parot, lui, avait été arrêté dans la même période dans l’Etat espagnol.

Bagoaz attend des juges qu’ils prennent en compte le contexte politique. La priorité : les longues peines et les prisonniers gravement malades. Après le rapprochement de plusieurs détenus vers les prisons de Mont-de-Marsan et Lannemezan, le collectif regroupant une dizaine d’associations exige que ce processus soit mené jusqu’au bout. Il a relayé l’appel de la plateforme Sare de manifester le 20 octobre prochain dans les rues de Donostia pour le rapprochement des prisonniers basques se trouvant dans l’Etat espagnol.