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Une rentrée chaotique pour les élèves de Jean Verdun à Hasparren

La rentrée a été compliquée pour les enfants du groupe scolaire Jean Verdun d'Hasparren. L’augmentation des effectifs à laquelle est venue s’ajouter la suppression d’un poste en langue basque entraîne l'incompréhension et le désarroi chez les parents d’élèves.

Les parents du groupe scolaire Jean Verdun expriment leur désarroi face à cette rentrée "râtée". © Isabelle MIQULESTORENA
Les parents du groupe scolaire Jean Verdun expriment leur désarroi face à cette rentrée "râtée". © Isabelle MIQULESTORENA

C’est par un communiqué de presse que les parents d’élèves du groupe scolaire Jean Verdun ont décidé de tirer la sonnette d’alarme et d’alerter sur la situation d’urgence de cet établissement. La rentrée aura malheureusement été bien chaotique pour leurs enfants entre les ajustements et les suppressions de postes. Des fermetures de postes dont les motivations ne sont pas toujours bien comprises et dont la filière bilingue est la première victime.

Le jour de la rentrée, au groupe scolaire Jean Verdun, les classes affichaient un effectif moyen de 29,2 pour la maternelle et de 31,2 pour le primaire. Malgré un prévisionnel des effectifs à la hausse, l’affectation d’un poste supplémentaire n’avait pourtant pas été validée au mois de juin dernier par l’inspection académique. Les parents d'élèves ont finalement été soulagés d’apprendre, le mardi 5 septembre, l’ouverture d’un poste en français pour le primaire et d’un demi-poste en français également pour la maternelle. Mais les bonnes nouvelles se sont arrêtées là. L’incompréhension a été de mise lors de l'annonce de la suppression d’un demi-poste en langue basque pour l’élémentaire. Une suppression qui est venue s’ajouter à la fermeture d’un autre demi-poste en juin dernier.

Suite à cette fermeture de poste, les élèves du groupe scolaire Jean Verdun suivent actuellement l’enseignement en langue basque au sein de classes de 26 élèves en maternelle et 23,75 élèves en moyenne en élémentaire. Des effectifs qui ne respectent pas les seuils d’encadrement que l’Education nationale a elle-même fixé avec l’Office public de la langue basque, et qui préconisent des groupes de 25 élèves en maternelle et 22 élèves en primaire. Alertés par la détérioration des conditions d’enseignement, les parents d’élèves se sont inquiétés. Ils affirment aujourd’hui "perdre confiance dans la capacité du service public à permettre à leurs enfants de devenir bilingues et à promouvoir et préserver la langue basque", et s’interrogent sur la cohérence et la motivation de cette suppression de poste.

L'essor démographique

Les parents d’élèves pointent du doigt un phénomène inquiétant pour les communes du Pays Basque intérieur. Beaucoup connaissent aujourd’hui un essor démographique conséquent en raison de l'arrivée de nouveaux habitants ne pouvant se loger sur la côte. Or, les dotations en service public ne suivent pas toujours et restent souvent inadaptées. "Si le Gouvernement a pris la mesure de l’urgence à améliorer les conditions d’enseignement dans les zones REP, ceci n’est pas sans répercussions sur les communes de plus petites tailles qui pourtant elles aussi sont en pleine mutation". La priorité des parents d'élèves est maintenant d’éviter de faire revivre à leurs enfants une rentrée aussi chaotique l’année prochaine. Dans ce sens, ils espèrent pouvoir rencontrer rapidement un représentant des services décentralisés de l'Education nationale.