Iurre BIDEGAIN

Les cheminots mobilisés contre la suppression des contrôleurs

Depuis le début de la semaine, les trains peuvent rouler sans présence d’agents SNCF à bord, hormis le chauffeur. Les cheminots ont dénoncé cette décision qui va "à l’encontre des règles élémentaires de sécurité". Des tracts ont été distribués à Hendaye et Bayonne et une journée de grève est organisée le 18 septembre prochain.

Des trains circulent à présent sans contrôleur. © Isabelle MIQUELESTORENA
Des trains circulent à présent sans contrôleur. © Isabelle MIQUELESTORENA

Les cheminots ont dénoncé la mise en place du système baptisé "EAS" (Équipement Agent Seul). Celui-ci permet à la SNCF de faire circuler des trains sans contrôleur et avec, par conséquent, un seul agent à bord : le conducteur. Selon les cheminots, non seulement cette décision met en danger la sécurité des usagers, mais elle suppose la supression de postes. Un mouvement de grève est appelé pour le mardi 18 septembre.

"S’ils pensent que nous n'allons pas nous mobiliser, ils se trompent", avance Peio Dufau, cheminot de la CGT. Ce lundi 10 septembre, les cheminots ont distribué des tracts aux usagers des gares d’Hendaye et de Bayonne afin de leur expliquer les conséquences d’une telle décision.

Comme l’explique le syndicaliste, les contrôleurs ne font pas que contrôler, ils certifient également la sécurité du train : "S’il y a un problème, le contrôleur essaie de le résoudre. Par exemple, si nous devons avertir les services sanitaires, les contrôleurs savent communiquer la position exacte des trains".

Selon les travailleurs des voies ferrées, la SNCF a mis en place ce nouveau système "sans avertir". P. Dufau expliqué que lundi dernier, "par hasard", le contrôleur de la ligne Bayonne-Pau qui devait démarrer à 6h n’est pas apparu. Le conducteur a alors refusé de démarrer le train, sans un agent à bord.

Suite des mobilisations

La mobilisation qui aura lieu le 18 septembre servira aussi à donner suite aux mobilisations contre la réforme de la SNCF mise en place par le gouvernement. "Nous nous sommes reposés durant l’été et nous sommes très motivés, prêts à poursuivre notre lutte", a-t-il ajouté.

Peio Dufau croit nécessaire de faire converger toutes les revendications et craintes de la société afin de créer un mouvement plus large et renforcé. "C’est le seul moyen de faire face au gouvernement et lui faire faire des pas en arrière", dit-il.