Anaiz Aguirre Olhagaray

A Bayonne, un projet de centre commercial alternatif

Dans les anciens hangars de l’îlot Bergeret, au quartier Saint-Esprit, un collectif d’habitants porte depuis deux ans un projet de "centre commercial alternatif" baptisé Plan B. Le bailleur social Domofrance serait prêt à leur accorder 500 m², au lieu des 1 000 que demande l’association.

A l'horizon 2020, de nouveaux logements sociaux devraient voir le jour sur l'îlot Bergeret. © Aurore Lucas
A l'horizon 2020, de nouveaux logements sociaux devraient voir le jour sur l'îlot Bergeret. © Aurore Lucas

Des projets qui pourraient bien se compléter. Sur les bords de l’Adour, au 22 quai Amiral Bergeret, l’association Plan B planche sur la création d'un "centre commercial alternatif" ainsi que des habitats participatifs et intergénérationnels. Sur les 1 000 m² sollicités, Domofrance accepterait d’en accorder 500 à Plan B.

Le collectif d’habitants n’est pas le seul à convoiter "l’îlot Bergeret", racheté par la Mairie de Bayonne et revendu au bailleur social. Domofrance et le Col y ont déjà des projets d’habitat social et participatif. En mars 2018, le collectif Magnolia (à l'origine du projet Plan B) a organisé une réunion publique pour discuter du futur de ces hangars désaffectés.

L’idée de Plan B : proposer une vitrine commerciale à l’artisanat et à la création locale et régionale, un espace mutualisé de travail et des habitats sociaux. "On a appelé ça un 'centre commercial alternatif', comme une sorte de pied-de-nez aux endroits type Ametzondo ou Ikea, mais aussi parce qu’on veut redonner ses lettres de noblesse au métier de commerçant" explique Siegrid Dumas, l’une des initiatrices du projet. Pour elle, le projet s’inscrit pleinement dans l’identité bayonnaise et spiritaine. "Saint-Esprit est historiquement un quartier artisanal, commerçant, et avec une forte mixité sociale. Il y a quelque chose d’assez évident à situer notre projet ici".

L’autre volet, c’est l’habitat. Intergénérationnel et participatif, il permettrait de loger en priorité des artisans et créateurs, "qui vivent souvent dans des situations personnelles et professionnelles assez précaires". Domofrance et le Col ont des projets similaires, avec respectivement la création de logements en accession sociale à la propriété, et des habitats pour les personnes âgées, "dans l'esprit de la Maison des Babayagas", explique Martine Bisauta, adjointe au maire de Bayonne. Pouvoir offrir des logements sociaux sur un tel emplacement, dans un contexte où toujours plus de personnes vont chercher à se loger, est indispensable pour l'élue bayonnaise.

Soumis à la Mairie, l’idée du centre commercial alternatif ne serait pas incompatible avec ce qui est déjà en cours d’élaboration. Mais pour M. Bisauta, le projet Plan B n’est pas suffisamment abouti. "C’est une idée intéressante, mais 1 000 m² c’est immense. Ça n’est plus compatible avec l’ensemble du projet. On leur propose 500 m², ce qui n’est pas rien. Se lancer sur 500 m² et le rendre économiquement viable, c’est déjà un défi immense". La mairie a demandé à Plan B de finaliser et de préciser son projet. Une prochaine réunion devrait rassembler tous les porteurs de projet, fin septembre début octobre.