Christophe DE PRADA

Les cols de chasse ne se louent plus

La traditionnelle vente aux enchères de cols et de cabanes de chasse peinent à trouver preneurs.

Des palombières sur les cols ne se vendent plus aussi facilement qu'avant. ©wikimedia
Des palombières sur les cols ne se vendent plus aussi facilement qu'avant. ©wikimedia

Samedi matin, la petite salle communale de Licq-Atherey était pourtant pleine de férus et de curieux pour assister aux enchères tant attendues des cols et des cabanes de chasse souletins, qui ont lieu maintenant tous les trois ans.

Si lors de la dernière édition en 2015, ces enchères avaient rapporté 90 000 € à la Commission Syndicale du Pays de Soule, cette année la somme de 36 000 € confirme la terrible baisse d’activité de ce secteur, malgré des prix de départ 30 à 40 % moins chers qu’en 2015.

Il faut dire que la palombe continue de bouder les sommets souletins et semble préférer depuis des années un passage automnal plus à l’ouest, ou s’installer confortablement dans les plaines d’Aquitaine pour passer l’hiver. Mais la rareté des palombes n’explique pas tout. Un vieillissement des équipes est constaté depuis des années également. Il semblerait que les jeunes soient moins touchés par la fièvre bleue que leurs aïeux ! Comme le constate Jacques Bareix, président de la Commission Syndicale du Pays de Soule, qui déplore le non intérêt des nouvelles générations pour la chasse qu’elle soit pour le gibier ou pour la palombe, “c’est un constat alarmant, mais bientôt, il n’y aura plus que des battues administratives”.

Seul le col de Tartha a réussi l’exploit de faire monter les enchères cette année. Mis à prix à 21 000 €, il est parvenu à grimper jusqu’à 24 500 €. Nous sommes bien loin des 30 000 € de 2015 et des mises à prix fanatiques des années 80. Même s’il est encore possible pour les chasseurs d’adresser une offre par courrier en toute discrétion au Syndicat, et cela jusqu’au 18 mai, l’heure du bilan est plutôt sombre. “Les recettes qui sont tirées des enchères correspondent toujours à 50 % de notre masse salariale, et quand on sait que le bois a du mal à se vendre, il va nous falloir trouver d’autres sources de financement pour continuer à investir dans la montagne de Haute-Soule”.