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Emotion et colère à Saint-Jean-Pied-de-Port

De nombreuses personnes se sont rassemblées en mémoire de Roxana, jeudi soir, devant la mairie de Saint-Jean-Pied-de-Port. Elles ont dénoncé les violences faites aux femmes. Ce rassemblement s’est déroulé suite à la mort de Roxana, originaire d’Ossès, renversée par son ancien compagnon le 28 avril.

Un appel avait été lancé à ce rassemblement pour dénoncer la mort de Roxana. ©IsabelleMiquelestorena
Un appel avait été lancé à ce rassemblement pour dénoncer la mort de Roxana. ©IsabelleMiquelestorena

Plus de 150 personnes se sont réunies, jeudi soir, à Saint-Jean-Pied-de-Port, après le drame qui a coûté la vie à Roxana, jeune femme de 32 ans et mère de trois enfants. Ce rassemblement a été organisé pour dénoncer les violences sexistes. Beaucoup de femmes, mais aussi quelques hommes y ont participé. Ils ont exprimé leur tristesse mais aussi leur colère comme l’illustraient les messages inscrits sur les banderoles et les pancartes : "Un coup porté contre une femme, c’est un coup porté contre tous", "Le féminisme n’a jamais tué personne. Le machisme oui". Les associations féministes présentes pour l’occasion ont manifesté leur désir de voir enfin voter une loi qui réprime ces violences.

Ce rassemblement est survenu suite à la mort de Roxana, à Saint-Jean-Pied-de-Port, samedi dernier au petit matin. La jeune femme avait été percutée par son ancien compagnon après une soirée vraisemblablement alcoolisée. La victime était décédée quelques minutes après le choc. Elle avait porté plainte en mai 2017 pour violence contre son compagnon. Des faits jugés "de gravité légère" qui avaient entraîné "un rappel à la loi" par le délégué du procureur. Le juge a demandé le maintien en détention de l’accusé qui continue à soutenir qu’il s’agit d’un accident.

Au Pays Basque Nord, les violences conjugales font l’objet de plus en plus de procédures. Elles seraient passées de 117 à 180 par an, en l’espace de quatre ans, avec un pic de 189 procédures en 2016. Les violences avec incapacité totale de travail de plus de huit jours auraient quant à elles plus que doublé. Pour le procureur de Bayonne, Samuel Vuelta Simon, ces chiffres ne démontrent pas forcément une augmentation du nombre de violences conjugales au Pays Basque. Une meilleure prise en charge des victimes pourrait en être l’explication.