Chloé Rébillard

Payer pour les fêtes de Bayonne, la consultation a débuté

Le maire de Bayonne, Jean-René Etchegaray, a lancé une phase de concertation en fin de semaine dernière pour réfléchir à rendre l’accès aux fêtes de Bayonne payant pour les non-Bayonnais. Une solution qui ne convient pas à tout le monde.

Depuis 2015, et l'attentat de Nice, les dépenses en sécurité ont été exponentielles pour les fêtes de Bayonne. © Isabelle MIQUELESTORENA
Depuis 2015, et l'attentat de Nice, les dépenses en sécurité ont été exponentielles pour les fêtes de Bayonne. © Isabelle MIQUELESTORENA

Pour Jean-René Etchegaray, invité ce matin sur France Bleu Pays Basque, l’idée est de répartir le coût des fêtes sur tous ceux qui y participent. Actuellement, la majorité du budget consacré aux fêtes provient des impôts des Bayonnais. Environ un million de personnes font le déplacement chaque année pour participer à cet événement hors norme et gratuit, jusqu’à présent.

Du côté de l’opposition, la prudence règne. Jean-Claude Iriart, chef de file du groupe d’opposition municipale Baiona 2014, veut mettre le dossier sur la table : "aucun sujet n’est tabou". "Nous sommes bien conscients qu’il y a un problème dans le fait que la ville dépense chaque année un million et demi d’euros dans ces fêtes. Ce n’est pas une situation supportable, d’autant plus que ce budget empêche la ville de tenir d’autres politiques" explique-t-il.

Mais, car il y a un mais, le conseiller municipal se refuse à considérer trop vite la solution de rendre les fêtes payantes comme étant la seule alternative à poser sur la table. "Avant d’en arriver là, il faut explorer toutes les hypothèses : celle de baisser certains budgets, celui de la communication ou de la sécurité ? Peut-être y a-t-il une marge de manœuvre à ce niveau-là ?" Et de pointer les propositions faites par les associations de peñas et de commerçants de faire payer une taxe sur les verres.

La commission des fêtes, arbitre du match ?

"Ce que nous demandons, c’est que la question soit mise sur la table de la commission extra-municipale des fêtes" affirme J-C Iriart. Cette dernière réunit à la fois des élus de la majorité et de l’opposition, mais aussi des professionnels ou des associations qui participent aux discussions. "Cette instance nous paraît la plus à même pour trancher sur la question. A l’heure actuelle, nous n’excluons aucune proposition" poursuit le conseiller municipal de Baiona 2014.

La phase de concertation devrait se poursuivre dans les jours à venir. Henri Etcheto, autre chef de file de l’opposition, du groupe Bayonne Ville ouverte, tient à consulter son groupe avant de prendre position publiquement. La réflexion interne qu’ils vont mener devrait être connue avant le début de la semaine prochaine.

Les Peñas disent non

Quant au Groupement des associations bayonnaises (Gab), instance représentative des peñas, la réponse est déjà tranchée : pour eux, c’est non. Ils veulent proposer des solutions alternatives et faire flancher la balance municipale. Le Gab a publié un texte indiquant : "les associations pensent tout d’abord que le sujet de fond est le modèle économique des fêtes. C’est bien le financement des fêtes de Bayonne qui est en jeu et non l’accès payant, qui n’est qu’une solution parmi d’autres." Ils regrettent que la concertation se fasse "dans la précipitation" et envisagent "non pas une, mais des solutions".

Jean-René Etchegaray a quant à lui exprimé son souhait que la décision finale soit prise dans les semaines à venir, vers début avril, sans annoncer de date précise.