Willy ROUX

Le Comité Territorial du Pays Basque dévoile ses projets

Le mois dernier à Mauléon, le Comité territorial du Pays Basque de pelote a tenu son assemblée générale. Au bilan des activités de l’année écoulée a suivi la description des projets 2018.

©Bob EDME
©Bob EDME

Dimanche 4 février, le Comité territorial du Pays Basque (CTPB) a tenu son assemblée générale annuelle à Mauléon. Le plus grand comité de Pelote Basque de l’hexagone en terme de licenciés (35 % de l’effectif) a réuni les principaux acteurs de la pelote au Pays Basque, soit des représentants des 63 clubs affiliés. Seuls dix clubs étaient excusés. A noter l’absence de représentants des deux plus grands clubs en terme de licenciés (la Zaharrer Segi et la Goizeko Izarra, comptent plus de 300 licenciés).

Cette réunion a permis de témoigner de la bonne santé et de la vitalité du CTPB. Le nombre de licenciés reste relativement stable (- 3,87 %), l’ensemble des compétitions organisées (Championnats amateurs du Pays Basque et Gravni) a connu un franc succès et le budget est à l’équilibre. Malgré le bon bilan financier, le CTPB va augmenter les tarifs des engagements dans ses championnats amateurs de 15 à 18 € pour les seniors, de 10 à 12 € pour les cadets et les juniors et de 6 à 8 € pour les catégories poussins, benjamins et minimes.

En terme sportif, lors des championnats de France, le CTPB confirme son hégémonie en trinquet avec 100 % des équipes finalistes en main nue, pasaka et paleta gomme pleine féminine et 90 % en xare, paleta gomme pleine masculine et gomme creuse féminine. Le CTPB est seulement sous-représenté en paleta pelote de cuir et paleta gomme creuse féminine. Le bilan est similaire en fronton place libre avec 100 % des équipes finalistes en main nue et au rebot, 95 % des équipes en chistera joko garbi et 70 % des équipes au grand chistera, mais seulement 19 % des équipes en gomme pleine masculine et aucune équipe en pala. Le véritable chantier sportif se situe en mur à gauche où seulement 47 % des équipes finalistes sont issues du CTPB. Le président, Jean-Michel Garayar, a tiré “un coup de chapeau” à la chistera joko garbi avec onze équipes finalistes sur 14. Au total, le CTPB représente 32 % des équipes championnes de France en 2017. Lors de la Coupe du monde à Anglet en mur à gauche, le CTPB comptait six joueurs parmi les 14 médaillés (cinq en main nue et un en pala corta, aucun en paleta cuir). Le bilan comptable est le même pour les moins de 22 ans lors de la Coupe du monde en trinquet à Buenos Aires. Parmi les douze joueurs issus du CTPB sur 22 sélectionnés, six ont ramené une médaille d’Argentine.

Parmi les actions accomplies en 2017, la refonte du calendrier a été l’un des gros morceaux. “Le nouveau calendrier respecte dé-sormais les vacances scolaires. Aucune partie n’est programmée durant ces périodes, précise Henri Errandonea, secrétaire générale du Comité. Cette réforme permet aux joueurs et aux enfants de se reposer. Les parents peuvent aussi désormais organiser leurs vacances”. Le début du championnat a également été reculé de 15 jours pour commencer mi-novembre. “Les clubs ont ainsi plus de temps de préparation”, poursuit le secrétaire général.

Trois autres chantiers axés vers les jeunes générations ont été mis en place lors de l’année écoulée. Avec en premier lieu, une politique de formation des éducateurs pour les catégories poussins. Lors de trois sessions de deux demi-journées, une cinquantaine d’encadrants des clubs ont participé à des ateliers de formation où ils ont pu apprendre la création de cinq ateliers grâce à Francis Yanez. “La gestion d’un groupe de jeunes, ça s’apprend même pour les meilleurs joueurs”, insiste le formateur. Après chaque rassemblement des catégories poussin(e) / benjamin(e), des ateliers ont été mis en place sur le site de la compétition afin de “tirer la pelote vers le haut”. Cette action, très bien accueillie par les clubs, sera reconduite en 2018. Pour les catégories jeunes, de benjamin à cadet, un adoucissement des pelotes a été mis en place après des tests effectués auprès des jeunes pilotari. “Les morphologies changent. Ces pelotes plus douces élaborées en collaboration avec les trois fabricants permet de préserver les mains des jeunes joueurs tout au long de la saison”, explique Henri Errandonea.

Autre action reconduite, le tournoi à main nue espoirs cadets dans des conditions internationales (sans xilo, ni planche du fond). Une sorte de mini-stage de trois jours afin de préparer les meilleurs jeunes aux prochains mondiaux pour les moins de 18 ans en 2019. Les demi-finales et les finales se sont jouées à Saint-Palais, du 23 au 25 février. La paire Sébastien Franchisteguy (Denek Bat) - Yann Leguedois (Urrunarrak) ont remporté le tournoi en battant Baptiste André (Eskulari) et Iban Errecart (Airetik) sur le score de 15-04 et 15-11.

La reconnaissance de la pelote au titre de patrimoine culturel est le chantier prioritaire en 2018 pour le CTPB. “La pelote est un sport endémique qui fait partie du patrimoine et de la culture. Il y a l’activité sportive mais aussi la langue, le chant, l’architecture des frontons et des trinquets, et les métiers d’arts comme les fabricants de pelote et de chistera. C’est ce qui différencie la pelote des autres sports”, lance Henri Errandonea. Le but de la commission spéciale du CTPB est de sauvegarder et développer la pelote à l’aide d’un budget alloué au titre de cette reconnaissance. Une démarche pédagogique avec des éducateurs dans les écoles et un enseignement de l’histoire de la pelote pourrait être associé au projet. “Nous chapeauterons ce projet que nous mènerons avec la Communauté d’agglomération, la DTN, la Fédération française”, précise Jean-Michel Garayar, le président du CTPB.

En marge de cet axe de travail, un projet de développement de la pratique du mur à gauche est dans les cartons afin de promouvoir les différentes disciplines dans cette spécialité au sein des clubs. Un premier stage de xare a également été organisé en février sous la forme d’une formation à Hasparren, afin de sauvegarder “cette spécialité très menacée”. Une spécialité qui sera par ailleurs absente aux prochains championnats du monde de Barcelone à l’automne prochain au grand dam du président de la Fédération française, qui pousse avec l’appui du ministère des Sports pour l’introduction du xare par la Fédération International de pelote basque.

Le CTPB va également poursuivre ses actions en faveur du développement de la pelote féminine et aussi de l’handipelote, en suivant l’exemple du club de l’Aviron Bayonnais. Enfin, le CTPB va renforcer sa communication. En plus des partenariats avec la télévision Kanaldude et Mediabask, le comité va s’enrichir d’un nouveau site internet et renforcer sa présence sur les réseaux sociaux.
 


En quelques chiffres, la pelote au Pays Basque Nord

5 706. Le nombre de licenciés du CTPB au 31 décembre 2017. Soit 35 % de l’effectif hexagonal. Ce nombre est en baisse de 3,87 %, soit 221 licenciés en moins.

1 056. Le nombre de féminines licenciées au sein du CTPB. Soit 18,7 % du nombre de licenciés total.

2 422. Le nombre d’équipes engagées dont 1 223 équipes de jeunes (2 577 joueurs) soit 52,7 % des pilotari dans les catégories poussins à cadets.

79. Le nombre de sportifs de haut niveau au sein du CTPB.

63. Le nombre de clubs affiliés au CTPB. Les trois premiers clubs en nombre de licenciés sont la Zaharrer Segi (326), la Goizeko Izarra (281) et Luzean (266).

483. Le nombre de bénévoles du CTPB lors de l’organisation des tournois, soit plus de 2 000 heures de bénévolat.

114. Le nombre de compétitions organisées par le CTPB en 2017, soit 7 700 parties, dont 166 journées pour les phases finales.

10. Le nombre de finales remportées lors du Gravni 2017 sur 18 équipes en finale.

61,87 %. Le nombre d’équipes du CTPB engagées en championnat de France.

235 958 €. Le budget prévisionnel du CTPB en 2018. Les principales recettes proviennent du produit des activités (68 %) et la principale dépense est dans l’organisation des tournois (28 %).