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Alcool

La consommation d’alcool dans l'Hexagone diminue et évolue. Mais connaît-on la situation au Pays Basque Nord ?

Les fêtes basques sont des moments où l'alcool coule à flot. (Jagoba MANTEROLA/ARGAZKIPRESS)
Les fêtes basques sont des moments où l'alcool coule à flot. (Jagoba MANTEROLA/ARGAZKIPRESS)

Il n’existe pas de chiffres de la consommation d’alcool au Pays Basque Nord, les seuls chiffres disponibles sont régionaux et englobent toute la Nouvelle-Aquitaine. Région qui ne se démarque pas par une plus grosse consommation qu’ailleurs. 

Lorsque l’on interroge Elodie Negre, directrice de l’Anpaa (Association Nationale de Prévention contre l’Alcoolisme et les Addictologies) Pays Basque, elle rapproche la consommation d’alcool locale aux régions les plus consommatrices : "Il fait bon vivre au Pays Basque. Les fêtes s’organisent dès le printemps jusqu’à l’automne. Aussi, la consommation d’alcool est bien présente et rythmée par toutes ces manifestations. Au niveau hexagonal, d’autres populations sont réputées être des importantes consommatrices d’alcool, notamment les nordistes et les bretons." 

Le contexte culturel pourrait donc être un amplificateur du lever de coude pour descendre un verre, ou plusieurs. Mais le Pays Basque n’échappe pas aux évolutions que connaît la France : une baisse de la consommation générale mais surtout un renouvellement du rapport aux boissons. Pour Elodie Negre : "les générations précédentes consommaient de l’alcool de manière différente. C’était dans un cadre festif et/ou en famille. Les générations actuelles en consomment entre eux, et souvent dans un but de 'défonce'". 

Inégalités face à l’alcool

Autre constat sur le Pays Basque : un inégal accès aux soins sur le territoire. Plus on est éloigné d’un centre de santé, plus il est compliqué d’être suivi pour une addiction, et notamment pour l’alcoolisme. Plus généralement, d’autres inégalités subsistent : sur l’Hexagone, le tabou lié à la consommation d’alcool chez les femmes complique la prise en charge dans une démarche de soin. Les individus ne sont donc pas égaux face à l’alcoolisme en fonction de leur genre. 

Elodie Negre, elle, dénonce la mainmise du lobby de l’alcool sur l’opinion publique : "malgré une prise de conscience progressive de la population sur les risques et les dommages liés à la consommation d’alcool, le lobby met une telle pression que cette consommation est banalisée, comme naturelle, comme une norme sociale." Et de rappeler ce chiffre : en France, près de 49 000 décès par an sont liés à une problématique alcoolique.