Goizeder TABERNA

Bayonne-Biarritz la boule au ventre

Une association d’usagers de la route s’est créée pour défendre des aménagements adaptés aux cyclistes et aux piétons. Elle rencontre les élus de l’agglo et du Syndicat des mobilités Pays Basque-Adour vendredi prochain.

La cohabitation sur les voies entre piétons et vélos ou entre bus et vélos n'est pas la solution la plus judicieuse, selon l'Avap. © Gaizka Iroz
La cohabitation sur les voies entre piétons et vélos ou entre bus et vélos n'est pas la solution la plus judicieuse, selon l'Avap. © Gaizka Iroz

Tenir les engagements écrits noir sur blanc sur le Plan vélo de l’agglomération bayonnaise, tel est le souhait de l’association Allons à Vélo, Allons à Pied (Avap) fraîchement créée. Le lancement du futur Tram’bus aurait pu être une raison d’espérer pour ses membres, mais l’inquiétude est là. Pour l’instant, rien n’est fait pour les rassurer et ils rencontreront les principaux responsables de la mobilité à Bayonne, Anglet et Biarritz, le 23 février prochain.

Le constat fait l’unanimité : beaucoup de gens ne prennent pas leur vélo par peur. Le manque d’aménagements adaptés pour attirer les habitants de l’agglomération vers les "mobilités douces" en serait la cause. "Quand je vais à Anglet, j'évite certaines voies", témoigne Alain, un Bayonnais pour qui la bicyclette est le seul moyen de transport. Marquages au sol peu visibles, pistes cyclables interrompues, des accès peu sécurisés… les obstacles sont nombreux.

Pourtant, plusieurs indicateurs confirment la nécessité de changer les habitudes de déplacement. "Aujourd’hui, plus personne ne conteste les dégâts de la pollution de l’air et de la sédentarité croissante des citoyens", relève Patrice Outré, co-président de l’association, lors de sa présentation à la presse jeudi 15 février. Paradoxalement, plus de la moitié des déplacements de moins de trois kilomètres se feraient à voiture, dans l’agglomération bayonnaise. Dans un territoire où la population ne cesse d’augmenter, "il est urgent de se pencher sur la question", estime-t-il.

L’association Avap s’est créée en fin d’année 2017. Elle entame les discussions avec les décideurs dans un esprit constructif, mais elle n’écarte pas de mener des actions en justice. Ni Jean-René Etchegaray, ni Claude Olive, tous deux annoncés au rendez-vous du 23 février, n’ont répondu favorablement aux demandes d’entretien adressées par MEDIABASK. Ils sont les principaux interlocuteurs sur la question des déplacements : le premier est président de la Communauté d’agglomération Pays Basque, le second en est le vice-président en charge de la mobilité, président du Syndicat des mobilités.

De façon continue et sécurisée

Le Plan vélo a été élaboré en 2014 dans le cadre du Plan de déplacements urbains et son objectif est de promouvoir les modes de transport doux dans les déplacements de tous les jours. Alors qu’il fixe comme priorité l’aménagement d’espaces destinés aux deux roues, dans les principaux axes routiers qui relient les trois villes, actuellement, aucun d’entre eux n’en serait doté de façon continue et sécurisée.

Et concernant le Tram’bus tant attendu par les conducteurs de biclou, rien de tout cela n’apparaîtrait dans les plans que l’Avap a pu consulter. Pas pris en compte, non plus, le problème des "voies de bus ouvertes aux cyclistes, masquant un manque d’aménagements cyclables", déjà pointé du doigt par le Plan Vélo. D’autant qu’à l’origine, le document de référence prévoyait une voie de Tram’bus en site propre à 80%. Finalement, la voie réservée à ce mode de transport et aux deux-roues ne concernerait que 56% du tracé, a relevé Dominque Harriague, co-président d’Avap et médecin à la retraite.

La seule lueur d’espoir viendrait de Biarritz. "Curieusement", disent les membres de l’Avap, "traditionnellement peu préoccupée par les aménagements cyclables, une mise en conformité serait possible sans aucune dépense à Biarritz". La réduction de la vitesse à 30 km/h dans les tronçons équipés de bandes cyclables, par exemple, ferait l’affaire. Ailleurs aussi.