Béatrice MOLLE-HARAN

Deux affaires différentes avec un dénominateur commun

Ces deux sujets forts éloignés a priori ont en commun le rôle prépondérant joué par la société civile dans la résolution des problèmes qu’ils engendraient

Béatrice Molle-Haran. © DR
Béatrice Molle-Haran. © DR

Quoi de commun entre deux sujets traités dans notre hebdo cette semaine ? Un livre sur le désarmement d’Iñaki Egaña (Editions Mediabask-Txalaparta-Gara) et l’abandon de Sudmine quant à l’exploitation de notre territoire pour extraire de l’or aux alentours de Cambo.

Ces deux sujets, forts éloignés a priori ont en commun le rôle prépondérant joué dans ces affaires par la société civile, terme galvaudé si il en est, dans la résolution des problèmes qu’ils engendraient. Notre dossier revient sur la genèse de cette tentative d’OPA par Sudmine sur notre territoire, sans aucun souci de transparence, quant aux conséquences plus que néfastes sur l’environnement. Et de ce charcutage en règle de nos bois et de nos plaines au mépris de la volonté des habitants de ce territoire. Qui avaient exprimé dès le départ leur opposition frontale à ce projet. Ainsi que toutes les institutions représentatives et élues de ce territoire. Pire encore, sans l’information donnée par les militants bretons quant à ce projet nous n’aurions rien su, ou bien trop tard, pour actionner des leviers d’action.

Le dialogue que nous publions entre les militants de Bizi!, fer de lance de cette lutte et l’un des responsables de Sudmine lors d’une action réalisée par ce collectif le 14 septembre dernier est plus que parlant (p. 13-20). Et démontre, si cela était encore à prouver, la cupidité et le manque de respect total porté par ces apprentis fossoyeurs. La riposte ne s’est pas faite attendre, et en ces temps de morosité ambiante, cela fait chaud au cœur de savoir qu’à plusieurs, même très différents, l’intelligence et l’efficacité sont forcément au rendez-vous. Les mobilisations contre Sudmine rassemblant société, élus et associations ont mis en lumière la capacité de ce territoire à se prendre en main.

La sortie du livre “Le désarmement - La voie basque” (p. 8-9) d’Iñaki Egaña narre les dessous de ce qui fut avant tout un projet populaire dans le sens réel du mot, une aventure collective portée par une volonté sans failles. Là aussi par la société, les politiques de tous bords (hormis le Front national) sûrs de leurs droits. Particulièrement, le droit à la paix et la volonté de tourner la page en l’ayant lu auparavant.

L’auteur dans son ouvrage souligne ce phénomène inédit selon lui de front commun au Pays Basque Nord, rassemblant toutes les bonnes volontés pour soutenir et participer à ce désarmement.

A deux mois du premier anniversaire du désarmement complet d’ETA à Bayonne le 8 avril dernier, et plus d’une année après l’opération de Louhossoa, l’auteur insiste sur le besoin et la nécessité de transparence qu’il a rencontré au gré des entretiens multiples et divers qu’il a menés en compagnie des journalistes ayant participé à cet ouvrage.

Deux affaires qui au premier abord n’ont rien à voir entre elles. Sauf l’issue positive pour ce territoire qu’une mobilisation ouverte et collective a permise.