Saint-André, Bénédicte

Bayonne : le musée Bonnat-Helleu marque un tournant budgétaire

Le futur budget divise majorité et opposition. Le projet de rénovation du musée Bonnat-Helleu cristallise les critiques.

BVO reproche  "la liquidation du patrimoine bayonnais".  ©Isabelle Miquelestorena
BVO reproche "la liquidation du patrimoine bayonnais". ©Isabelle Miquelestorena

Jeudi, le conseil municipal de Bayonne a planché sur les orientations budgétaires de 2018. Première annonce, pour la neuvième année consécutive, les impôts n’augmentent pas à Bayonne. Une satisfaction pour Michel Soroste, l’adjoint aux finances. « La Ville étant classée 44e sur 158 en terme de revenu par habitant, notre priorité était de ne pas taxer plus », insiste-t-il.

Nouveauté cette année, Bayonne devra par ailleurs « contractualiser » avec l’Etat, via le préfet pour limiter ses dépenses de fonctionnement. Un dispositif voulu par le gouvernement Macron et qui touche les « grandes » collectivités. Au Pays Basque, seules Bayonne et la Communauté d'agglomération sont concernées. L’opposant abertzale Jean-Claude Iriart y voit un coup de rabot dans la décentralisation. "On emprisonne notre budget dans une camisole de force tout en nous demandant, en souriant : cher ami, veuillez-vous même tourner la clé !", assène-t-il.

L’adjoint aux finances l’envisage en revanche "de manière sereine" : "Nous sommes de bons élèves". Pourtant, les projections budgétaires inquiètent l’opposition. Le ratio d’endettement évalué à sept ans cette année devrait passer les dix ans en 2020. Le plafond légal étant fixé à douze ans. La municipalité prévoit en effet 68 millions d’euros d’investissement sur les trois années à venir, dont 30 millions pour 2018, "soit 600 euros par Bayonnais", souligne Henri Etcheto, chef de file du groupe d’opposition Bayonne Ville Ouverte.

Deux oppositions, deux styles 

"Vous nous amenez au bord du gouffre, et vous nous proposez rien de moins que de faire un grand pas en avant", estime-t-il, paraphrasant ainsi Félix Houphouët-Boigny. En cause, le projet de réhabilitation du musée Bonnat-Helleu, estimé à 22 millions d’euros, qui vient plomber les finances municipales.

Si l’opposition ne remet pas en cause la réhabilitation du musée, c’est la méthode choisie qui concentre toutes les critiques. En filigrane, elle reproche à Jean-René Etchegaray impréparation et précipitation sur ce dossier, dans le but d'inscrire un musée flambant neuf à l’actif de son mandat. Le maire de la ville se montre, lui, parfaitement sûr de son fait : "On fait un pari, vous ne voulez pas le faire. L’avenir dira qui a raison".

Une nouvelle fois, les deux groupes d’opposition étaient d’accord sur le fond, mais Henri Etcheto a utilisé des propos particulièrement virulents, là où Jean-Claude Iriart est resté plus modéré. Un Jean-Claude Iriart dont les interventions ont d’ailleurs été plusieurs fois saluées tant par Jean-Réné Etchegaray que par Henri Etcheto. 2020 n’est pas si loin.

* Nombre d’années nécessaires à la commune pour se désendetter si elle affecte la totalité de sa capacité d’autofinancement brute au remboursement de sa dette