Bénédicte Saint-André

Biarritz et l'agglo, point trop n'en faut

Lors de la cérémonie des vœux de la ville, le maire de Biarritz a rendu hommage à l'agglomération. Avec en filigrane un "Biarritz first" à la sauce basque.

La traditionnelle cérémonie de voeux à Biarritz, ce 8 janvier © BSA
La traditionnelle cérémonie de voeux à Biarritz, ce 8 janvier © BSA

L'opposition de Michel Veunac à la Communauté d'agglomération Pays Basque est derrière lui, tous ses collègues à l'agglomération l'attestent. "Il fait montre d'un allant certain dans les dossiers dont il a la charge", confie l'un d'eux.

Un allant qui s'est exprimé lors de la traditionnelle cérémonie des vœux à Biarritz, lundi soir. Dans un discours très politique, aux éléments de langage bien maitrisés, ce dernier a souhaité une bonne année nouvelle à la Communauté d'agglomération Pays basque : "la dynamique est en marche et la volonté de réussir partagée par les élus".

S'en est suivie cette mise en garde : "l'institution unique Pays Basque doit respecter les diversités de son territoire, qui constituent sa richesse. L'uniformisation ou la centralisation des politiques publiques dans un même cadre institutionnel représenterait l'appauvrissement d'un territoire fort de sa variété, de ses différences".

Où situer le curseur entre commune et agglomération ? 

Un message à lire à l'aune de la définition par les élus de l'intérêt communautaire, tâche qui leur incombe en 2018. Pour l'écrire simplement, la définition de l'intérêt communautaire est le versant politique de la prise de compétences par l'agglo. Au sein des compétences prises, comment va-t-elle intervenir ? Sur quels critères ? Avec quelles priorités ? Quels domaines sanctuariser pour toutes ou certaines communes ? 

C'est ce sur quoi Michel Veunac insiste avec cette volonté de différenciation. "Ce que Biarritz fait bien, laissons-le à Biarritz", dit-il en creux. La prise de compétences de l'ensemble des compétences optionnelles- encore inimaginable lors des ateliers d'Hasparren- démontre la volonté politique de faire de l'agglomération une institution pourvue d'un très large champ d'action, un maillon incontournable des politiques publiques. Mais incontournable ne doit pas vouloir dire centralisé, encore moins homogène. 

Ce raisonnement est d'ailleurs suivi par de nombreux maires de "grandes" villes, qui ne veulent pas voir leur commune vider de leur substance. Prenons l'exemple de la compétence petite enfance. Les villes pouvant en assurer la gestion ne souhaitent pas s'en priver. Car comme le souligne aussi un élu de l'intérieur, "qui dit crèche, dit aussi places en crèche. Et plus largement, qui dit proximité dit aussi proximité électorale".

Et de poursuivre : " Ce que ces maires doivent comprendre, et le projet de territoire va tous nous y aider, c'est que nous ne sommes pas en position d'élus qui avons trouvé la manne où l'on pourra désormais se servir. L'avancée, c'est que nous avons la possibilité de nous regrouper et d'avoir une stratégie commune. Et pour nous, c'est une énorme avancée".

Quid du tourisme ?

Au sein de l'agglomération, Michel Veunac est en charge du tourisme, avec Daniel Olzomendi, le maire d'Ostabat. "Nous sommes un binôme qui fonctionne bien, et au sein duquel j'ai la place d'exprimer ma sensibilité du Pays Basque intérieur", livre ce dernier. Les enjeux pour 2018 ? La rédaction là-encore d'une politique globale pour le Pays Basque, porté par un office intercommunal qui verra le jour en octobre prochain.

La marque Biarritz Pays Basque -Michel Veunac l'a rappelé dans son discours- a largement fait ses preuves à l'international. Pour autant, les retombées se cantonnent principalement à la côte et ne "ruisssellent" pas vers l'intérieur. Reste donc à définir quelle(s) marque(s) devront porter la politique de l'ensemble du territoire. L'idée étant, selon Daniel Olzomendi, "de rééquilibrer le tourisme dans le temps et dans l'espace".

On l'aura compris, après une année 2017 plutôt technique, l'année 2018 s'annonce éminemment politique pour l'agglomération.