Caroline MALCZUK

Après le décès de Peyuco Duhart, le monde politique basque en deuil

Maire de Saint-Jean-de-Luz depuis 2002 et vice-président de la Communauté Pays Basque, il est mort ce jeudi 7 décembre suite à un AVC. Peyuco Duhart faisait partie du paysage politique local. La tristesse et les hommages qui affluent dépassent les frontières de sa famille politique.

En 2013, Peyuco Duhart aux côtés de Michèle Alliot-Marie qui lui avait laissé son fauteuil de maire pour entrer au gouvernement. ©Bob EDME
En 2013, Peyuco Duhart aux côtés de Michèle Alliot-Marie qui lui avait laissé son fauteuil de maire pour entrer au gouvernement. ©Bob EDME

Avec beaucoup d’émotion, Jean-François Irigoyen a rendu hommage à Peyuco Duhart à la mairie de Saint-Jean-de-Luz, cet après-midi. "Il restera pour nous tous un exemple à suivre et, à titre personnel, je salue la mémoire de mon ami Peyuco avec qui j’ai eu l’honneur et le plaisir de travailler pendant plus de 20 ans" a exprimé le premier adjoint, non sans tristesse, après avoir décrit le maire défunt comme "un époux bienaimé et heureux, un père comblé et attentioné, un frère bienveillant, et l’ami de tous les Luziens et les Luziennes".

Les élus et agents municipaux de la cité des corsaires sont "dévastés" après la disparition de leur édile, également premier vice-président de la Communauté Pays Basque. Hospitalisé à cause d’un accident vasculaire cérébrale au Centre hospitalier de la côte Basque de Bayonne, la semaine dernière, il est décédé à 10 heures ce jeudi matin. À 70 ans, il laisse derrière lui une femme, deux enfants et toute une ville endeuillés. Mais aussi de nombreuses personnalités politiques locales attristées. Socialistes, Les Républicains, centristes, abertzale… Les hommages affluent sur les réseaux sociaux.

Pour Jean-René Etchegaray (UDI), le président de la Communauté Pays Basque, "la disparition de Peyuco Duhart est une grande perte pour Saint-Jean-de-Luz et le Pays Basque". Pour la sénatrice Frédérique Espagnac (PS), "il était Saint-Jean-de-Luz" et "un maire très aimé des Luziens ainsi que de tous les amoureux de Donibane". Jean-Jacques Lasserre (MoDem), le président du Département, admirait Peyuco Duhart pour "sa prestance, son écoute des autres, son humanisme, son formidable attachement à sa ville et au Pays Basque".

Tristesse aussi du côté de l’abertzale Peio-Etcheverry Ainchart, qui siège dans l’opposition à Saint-Jean-de-Luz : "Les désaccords politiques n’empêchent ni le respect ni la sympathie personnelle." Pour le sénateur Les Républicains Max Brisson, sa famille politique a perdu "un homme de conviction et de tempérance qui aimait son indépendance mais savait rester fidèle sur l’essentiel".

Le président de la Région, le socialiste Alain Rousset, s'est également exprimé : "Je salue la mémoire de l'élu basque, d'un homme affable et bienveillant, chaleureux et courtois, et dont la modération politique a toujours permis la discussion et la construction."

Comme un "frère", pour Michèle Alliot-Marie

Autre hommage important à droite, celui de Michèle Alliot-Marie. "Tellement de tristesse de voir partir aujourd’hui Peyuco Duhart. Il était comme mon frère. Aujourd’hui, nous perdons tous un amoureux de notre ville de Saint-Jean-de-Luz et du Pays Basque."

En 2002, c’est parce que l’ancienne garde des Sceaux cède son siège à la mairie de Saint-Jean-de-Luz pour entrer au gouvernement que Peyuco Duhart, son premier adjoint d’alors, devient maire pour la première fois. En 1995, ce fils de commerçants et giscardien de toujours apparaissait déjà sur sa liste, gagnante, face à celle du maire sortant Paul Badiola. En 2008, MAM remporte pour la troisième fois les élections municipales en tant que tête de liste. Mais il était prévu qu’elle ne briguerait pas le fauteuil de maire. Le laissant de nouveau à Peyuco Duhart. Enfin, en 2014, c’est en son nom qu’il est cette fois élu maire. Et il le restera jusqu’à son dernier souffle.

Cet après-midi, les drapeaux de la mairie ont été mis en berne et les illuminations de Noël resteront éteintes. Les obsèques de Peyuco Duhart sont prévues ce lundi 11 décembre, à 10 h 30, en l’église Saint-Jean-Baptiste. Jean-François Irigoyen, qui assure l’intérim, indique également qu’un "dernier hommage pourra lui être rendu dans les salons de l’Hôtel de ville, ce dimanche 10 décembre, de 9 h à 18 h, où un registre de condoléances sera ouvert à la population".