Caroline MALCZUK

La mobilisation du 9 décembre commence maintenant

À deux mois de la mobilisation organisée à Paris pour défendre les droits des prisonniers basques, les Artisans de la paix ont livré plus de détails sur la journée du 9 décembre ainsi que le calendrier des actions prévues d’ici là.

Ce samedi 7 octobre, les Artisans de la paix ont donné des détails sur le calendrier des actions qui seront menées d'ici le 9 décembre. ©Bob EDME
Ce samedi 7 octobre, les Artisans de la paix ont donné des détails sur le calendrier des actions qui seront menées d'ici le 9 décembre. ©Bob EDME

La mobilisation du 9 décembre "s’inscrit dans la suite logique du 8 avril" a redit Jean-Noël Etcheverry à l’issue de l’assemblée générale des Artisans de la paix. Elle s'est tenue ce samedi, à Louhossoa.

Leur objectif ? Continuer à nourrir la dynamique qui a permis à la société civile de désarmer l’organisation ETA pour obtenir des avancées de l’État français sur les droits des prisonniers basques. "On ne doit pas laisser de nouveaux drames refermer cette parenthèse d’espoir." Au même titre qu’il y a eu un avant et un après l'opération de Louhossoa, en décembre 2016, les Artisans de la paix souhaitent un avant et un après le 9 décembre. "Ce n’est pas une manifestation symbolique de plus" ont-ils insisté. Mais pour changer la situation des prisonniers "vraiment" et "maintenant".

Des actions seront menées d’ici le 9 décembre. Deux jours avant, les Artisans de la paix prendront le relais du tour des prisons annoncé cette semaine par Etxerat, Bagoaz et Sare. Une marche sera organisée de la maison d’arrêt de Réau à celle de Fleury-Mérogis, le jeudi 7 décembre. Puis elle rejoindra la prison de Fresne le vendredi 8. Enfin, les marcheurs partiront de cet établissement pénitentiaire le samedi 9 décembre afin de se rendre sur le lieu de la mobilisation, à Paris.

Les Artisans de la paix ont également annoncé "une mobilisation de tous les instants", dès à présent, dans tout le Pays Basque. Au Nord, des réseaux sont en train d’être développés "dans chaque ville, dans chaque village". Et ils comptent aussi sur une mobilisation du Sud.

Détails de la journée

Le lieu exact de la mobilisation de Paris n’est pas encore connu. "Txetx" a indiqué que les Artisans de la paix étaient encore en négociation avec les autorités françaises afin de définir le parcours qui devrait être communiqué mi-octobre. Ce qui est sûr, en revanche, c'est son horaire. La mobilisation débutera à midi et devrait se terminer à 15 heures. Un camion, équipé de sono, circulera. "Tous ceux qui animent la scène culturelle du Pays Basque" sont invités à s’y produire. Un train de 1 000 places montera à Paris. Les billets seront mis en vente les semaines à venir.

L’enjeu est de taille. "On a une vraie obligation de réussite" a souligné Jean-Noël Etxheverry. Pour lui, "cette bataille n’est pas gagnée" mais "tout est en place pour la gagner". Et les élus du Pays Basque vont aussi y jouer un rôle. Certains ont commencé en juillet dernier : une délégation d’élus de tous bords s’était rendue à Paris pour aborder la question des prisonniers basques avec des représentants des plus hautes sphères de l’État français.

Une motion a été adoptée à l'unanimité par la Communauté d’agglomération Pays Basque le 23 septembre dernier (voir ci-dessous). Dans celle-ci, la CAPB se joint à l'appel des Artisans de la paix à la mobilisation. Son président, Jean-René Etchegaray, doit la présenter à la ministre de la Justice ce mois-ci.

Fait "assez exceptionnel", a souligné "Txetx", la question des prisonniers a été abordé par le Parlement européen ce jeudi (voire associé). Pour la première fois, il a condamné la politique d’éloignement pratiquée par certains de ses États membres, sans les citer.