Virginie BHAT

Les écrans resteront muets dix jours

LE CHIFFRE - C’est le défi que l’école Saint François-Xavier d’Urrugne s’est lancé hier. Dix jours sans écrans de loisirs. Un jour est déjà passé. 

Une fresque sur la façade de l'école accompagne les enfants dans leur défi. ©Isabelle MIQUELESTORENA
Une fresque sur la façade de l'école accompagne les enfants dans leur défi. ©Isabelle MIQUELESTORENA

Rien n’est obligatoire. Mais les 320 élèves de l’école Saint François-Xavier d’Urrugne vivent depuis hier un véritable défi : déconnecter de leurs écrans de loisirs. Exit donc les téléphones portables, les télévisions, les ordinateurs, les tablets pendant les temps hors de l’école : lever, déjeuner, week-end… Même les enfants de trois ans sont impliqués. Enfin… leurs parents.

L’école a mis quatre mois pour s’y préparer, y préparer les enfants et leurs familles. "Les messages que nous ont adressés les parents sont plutôt positifs", remarque Eneko Jorajuria, enseignant. Il y a cinq ans, le défi aurait rencontré peut-être plus de résistance. Mais en cinq ans, la société elle-même a évolué : les enfants sont de plus en plus sollicités par les écrans en tout genre et les parents s’en inquiètent. "Les professionnels de la petite enfance et le monde médical s’intéressent à la question."

Chaque soir, l’école fera le point sur les carnets de bord des enfants. Pas question de les mettre en concurrence. Aussi compilera-t-elle tous les résultats pour en tirer un chiffre global qu’elle affichera sur un compteur cloué sur sa façade. "L’objectif est de parvenir à 10 000 points !"

A défaut d’écrans de loisirs - l’école peut utiliser ses écrans dans le cadre de son enseignement - les enfants et leurs familles peuvent participer à des activités de substitution concoctées par l’établissement : sorties, jeux… "Nous les avons organisées après avoir récolté leurs suggestions."

L’enjeu du défi est bien plus large que se passer d’écrans. Il implique aussi le développement de l’enfant, sa psychomotricité, son langage, son raisonnement… que, passé l’ennui, le jeu lui permet d’acquérir et développer.  

Le 6 juin prochain, une conférence sur comment réguler le temps des écrans sera donnée par la psychologue clinicienne Sabine Duflot, à Urrugne.