Virginie Bhat

Réorganisation de l'action sociale : les syndicats disent non

Le remodelage de l'action sociale engagé par le CD 64 ne passe pas auprès des syndicats CGT, CFDT et Unsa Territoriaux qui ont boycotté le dernier comité technique sur la question. La CGT appelle les agents territoriaux à rejoindre la manifestation du 21 mars prochain.

Pour les syndicats, la réorganisation de l'action sociale du Département entraîne de nombreuses interrogations. ©Bob EDME
Pour les syndicats, la réorganisation de l'action sociale du Département entraîne de nombreuses interrogations. ©Bob EDME

C’est pour l’heure un "non" unanime qu’opposent les trois syndicats CGT, CFDT et Unsa Territoriaux à la réorganisation entreprise par le Conseil départemental au sein de son action sociale. Après l’avoir formulé fin février lors du premier comité technique organisé sur la question, les trois organisations ont refusé de participer au second comité du 9 mars dernier. "C’est la première fois depuis dix ans que nous boycottons un comité technique", s’exclame Pierre Comets, représentant Unsa Territoriaux.

"Nous n’y avons pas siégé, confirme Sandra Pereira, secrétaire adjointe de la CGT au Conseil départemental, dès lors que nous ne pouvions pas rediscuter de la proposition de réorganisation de l’action sociale."

La nouvelle organisation de l’action sociale départementale provoque de nombreuses interrogations au sein des représentants syndicaux. Tant au niveau du service rendu aux usagers que de l’incidence sur les agents territoriaux. Et elles n’ont pour l’instant reçu aucune réponse du CD 64.

Complexification

"Contrairement à ce qu'a dit l’éxécutif pour justificer cette réorganisation, l’entrée en vigueur de la loi NOTRe ne renforce pas le rôle du Département en matière d’action sociale, dénonce Pierre Comets. Les impacts sur la collectivité ne nécessitent pas une réorganisation d’une telle ampleur."

Alors que le président du CD avance une simplification de services pour les usagers, les syndicats craignent en fait le contraire. "Une complexification plutôt !" évoque Sandra Pereira.

L'inquiétude grandit parmi certains agents. Selon le calendrier proposé, ils auront l’information sur la mobilité en juillet prochain. "En pleine période estivale ! Ce n’est pas acceptable !", poursuit la secrétaire adjointe CGT.

De son côté, Pierre Comets rappelle certaines incohérences en matière de territorialisation justement promue par le CD 64 pour porter son projet : "Jusqu’alors, l’antenne d’Hasparren était rattachée à la maison des solidarités d’Ustaritz. Elle dépendra désormais de Saint-Palais. Conséquence : une sage-femme d’Hasparren va devoir intervenir jusqu’à Sainte-Engrâce !". Pour le syndicaliste l’organisation géographique dessinée dans la nouvelle maquette ne colle pas aux bassins de vie. Pourtant le CD avait su le faire pour les services de la route, regrette-t-il.

Et de pointer du doigt lui aussi la complexification de l’organisation, la multiplication des niveaux hiérarchiques, des mises au placard, l’incertitude sur l’avenir… pour les agents. Avec un impact sur la qualité du service rendu à l’usager : délais de réponses allongés, augmentation du nombre d’interlocuteurs et donc l’éloignement entre service de rattachement et certains territoires…

Moins avec moins

Quant à la suppression des LRA et l’intégration de leurs missions au sein de l’action sociale du Département, "nous ne savons pas à quel endroit elles ont été réaffectées. Nous n’avons rien vu apparaître à ce sujet."

"La tendance du Département n’est pas plus de services avec plus de moyens, mais moins avec moins, relève Sandra Pereira. Les Maisons des solidarités sont submergées par l’accueil des usagers. Nous savons très bien que l’action sociale travaille en flux tendu."

Pour dénoncer cette politique, la CGT appelle les agents territoriaux à se joindre à la manifestation "Pour l’industrie et les services publics, d’aujourd’hui et de demain", organisée le 21 mars prochain à Bayonne, place Sainte-Ursule, sous la bannière Conseil départemental.