Kattin CHILIBOLOST

Pour un autre monde où le pluriel l'emporte

Quelques heures avant la rencontre des chefs d'Etat à Biarritz, des milliers de personnes ont clôturé le contre-sommet du G7, samedi 24 août à Hendaye. La manifestation s'est terminée avec un appel à l'alliance entre mouvements populaires. Une alliance nécessaire pour la construction d'un autre monde, estiment les anti-G7.

Au total, 15 000 personnes ont manifesté à Hendaye, selon les organisateurs. (Jagoba MANTEROLA/FOKU)
Au total, 15 000 personnes ont manifesté à Hendaye, selon les organisateurs. (Jagoba MANTEROLA/FOKU)

"A l'inverse de la mondialisation néolibérale il est possible de développer des alternatives en partant des territoires et des collectifs humains qui priorisent la collaboration à la compétition les droits humains au profit privé". L'appel du contre G7, a été lu en quatre langues, le samedi 24 août à Irun, sous un soleil ardent. Alors que sept chefs d'Etat se réunissent à Biarritz pour le sommet du G7, les représentants d'une centaine d'organisations ont lancé, à travers une déclaration commune, un appel à l'alliance entre les mouvements sociaux, environnementaux, syndicaux, féministes, politiques, pour la "construction d'un autre monde".

Volontairement large et pluriel, ce message est inscrit sur la banderole portée en tête d'un cortège arc-en-ciel aux couleurs vert, bleu, violet, rouge et même jaune. Bien qu'en petit nombre, certains élus locaux sont présents. Le maire d'Hendaye, Kotte Ecenarro, a tenu à saluer les organisateurs, tout en précisant "ne pas participer à la manifestation". Les maires d'Ostabat, Daniel Olçomendy, et de Billère, Jean-Yves Lalanne, se trouvent eux, dans les premiers rangs. Ce dernier est convaincu que "tous les mouvements participent à la reconstruction du rapport de force contre le capitalisme", et rappelle les enjeux des prochaines élections municipales. Face à une gauche "complètement éclatée, éparpillée", il revendique la nécessité de s'unir, à travers "peut-être, des dynamiques dépassant celles des politiques partidistes".

Tout en saluant la pluralité représentée dans ce contre-sommet, Anita Lopepe, porte-parole d'EH Bai, regrette aussi "que lorsqu'une échéance électorale approche, l'idée de convergence se fait moins sentir". Quant à l'expérience du contre-sommet, organisé entre une centaine de collectifs, il aurait permis de "poser des bases plus solides pour une travail en commun" pour l'avenir. Comme beaucoup de personnes présentes dans le cortège, elle soulève la nécessité d'une convergence entre "ceux qui luttent pour la transformation sociale et ceux très sensibilisés à l'urgence climatique".

"Cela commence demain"

"Au-delà de notre diversité, nous nous retrouvons sur les valeurs communes fortes de la justice sociale, de la défense de la terre et du vivant", a résumé, avant la manifestation Aurélie Trouvé, porte-parole d'Attac. Elle a ajouté la volonté de lutter pour "la fin de tous les rapports de domination, en particulier patriarcale", pour "le respect de la diversité et de la liberté des peuples", et enfin pour "le respect des droits humains notamment ceux des migrants". Elle a également rélevé la nécessité de décliner ces luttes dans les territoires. Comme le revendique le texte final, "il ne s'agit pas d'idéaliser des réalités qui sont contradictoires, mais de comprendre que remettre les pieds sur nos territoires et développer des coopérations multiples, permettent de mieux répondre aux défis auxquels nous faisons face".

Enfin, adressant un message au niveau international, les organisateurs ont appelé à participer à de grandes grèves sur le climat, la justice sociale, les droits des femmes et des migrants. Elles commencent dès le mois prochain, avec la mobilisation du 25 septembre, pour une journée internationale de mobilisation contre le Airbnb, le 28 septembre avec la journée internationale du droit à l'avortement, le 25 novembre journée internationale contre les violences faites aux femmes. Sous un ciel toujours aussi bleu, le contre-sommet du G7 s'est clôturé avec l'annonce d'une rentrée politique chargée, et des ambitions qui ne demandent qu'à se concrétiser.