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Indar Beltza quitte la plateforme G7 Ez

Le collectif anarchiste basque a annoncé son retrait de la plateforme anti-G7, refusant le "compromis" avec les représentants de l’État et qualifiant le contre-sommet de "biaisé".

Le collectif anarchiste appelle ses sympathisants à "des actions fermes et résolues".
Le collectif anarchiste appelle ses sympathisants à "des actions fermes et résolues".

Les anarchistes ne veulent pas d’un contre-sommet "approuvé par les autorités". Dans un communiqué publié sur son site ce 12 août, le collectif Indar Beltza-Énergie Noire annonce son retrait de la plateforme G7 Ez !. Une décision prise le 13 juin, et qui fait suite à certains "désaccords" en interne mais aussi, à l’intervention des services de l’État dans la programmation du contre-G7. Les anarchistes appellent tous leurs sympathisants "à une opposition et des actions fermes et résolues contre cet état de fait et ce déni de démocratie."

Indar Beltza estime que "les conditions de rassemblement et d’organisation de la plateforme anti-G7 ne présentent pas les conditions réelles du terrain et éludent les paramètres de dangerosité de l’événement, dû au déploiement extraordinaire des forces de répression de l’État sur le territoire basque". Selon lui, l’État fait porter à la plateforme G7 Ez ! la responsabilité de la sécurité et "la bonne marche pacifique" des rassemblements anti-G7.

Un contre-sommet biaisé

Sur la question de la non-violence des mobilisations, assurée par la plateforme, Indar Beltza s’interroge : "Comment peut-on être responsable des actes de personnes inconnues ?". Les membres du collectif, qui se disent "pacifistes, partisans de la paix, anti-militaristes", considèrent que "ceci est incontrôlable" et s’en réjouissent : "Vive l’incontrôlable !".

Pour les anarchistes, "mettre en place un événementiel daté et localisé, inséré dans un programme approuvé par les autorités municipales, départementales et ministérielles est d’avance biaisé". Selon eux, "le lieu du contre-sommet est complètement enclavé dans le dispositif".

Des tensions en interne semblent avoir également poussé les anarchistes à se désolidariser du collectif G7 Ez ! : "désaccord sur la priorité donnée au climatisme, caractère hiérarchique de l’organisation de la plateforme, opacité de la communication malgré les mandats" indiquent-ils, affirmant ne pas accepter de "participer à ce type de pourparler et de compromis avec les représentants de l’État."

Crainte de "grands débordements"

"Une énorme machine à réprimer est effective", déclare Indar Beltza. "Tous ces éléments et d’autres nous font craindre de grands débordements des forces de répression surtout après huit mois de mouvements Gilets jaunes" préviennent-ils.

Pour les anarchistes, les mesures de "contrôle" de la population sont "littéralement [une] prise en otage sous le coup d’une occupation militaire" et ils estiment que l’État veut "réduire à néant tout acte de résistance à l’oppression." Or, le déploiement des forces de l’ordre disent-ils, "ne peut que générer des rancœurs pouvant entraîner troubles et violences". Pour Indar Beltza, "tout ‘débordement’ sera donc de la responsabilité de l’État et de ceux qui se disent responsables politiques."

Appel à l’action

Le collectif anarchiste termine son communiqué par un appel à la mobilisation. "Tout en refusant de collaborer au simulacre d’entente avec l’État, [Indar Beltza] appelle tous les militants anarchistes, à tendances libertaires, sensibles aux idées d’équité, d’égalité, de liberté et anticapitalistes, à une opposition et des actions fermes et résolues contre cet état de fait, et ce déni de démocratie", concluant par la célèbre formule anarchiste "Ni dieu ni maître !".