Antton Etxeberri

Les élus de Biarritz réagissent aux propos insultants de Guy Lafite

Suite au conseil municipal de ce jeudi soir à Biarritz, plusieurs élus municipaux et le référent départemental de la République en Marche ont réagi aux propos du premier adjoint de la commune Guy Lafite qui, en fin de conseil municipal, a insulté son opposant François Amigoréna. Propos dont la teneur nous a été rapportée par la twitteuse de Biarritz @NathBoiss.

Les insultes de Guy Lafite envers François Amigoréna ont eu lieu à la fin du conseil municipal du jeudi 18 juillet. ©BOB EDME
Les insultes de Guy Lafite envers François Amigoréna ont eu lieu à la fin du conseil municipal du jeudi 18 juillet. ©BOB EDME

Parmi les élus de la majorité, Guillaume Barucq, adjoint du Maire, "déplore les écarts de langage entendus hier soir en conseil municipal, surtout entre personnes qui se sont appréciées ou qui étaient associées en 2014 pour remporter la mairie". Et poursuit : "J’espère que ces dérapages verbaux ne nous annoncent pas une campagne municipale délétère et que chacun saura rester correct dans le combat politique". Celui qui a annoncé son intention de mener une liste le 15 mars 2020 précise : "Parmi les objectifs de gouvernance que nous proposerons dans notre programme Biarritz Nouvelle Vague, il y aura : ramener davantage d’écoute, de respect mutuel et de bienveillance au sein du conseil municipal de Biarritz".

Autre élu de la majorité, Hervé Boissier, conseiller délégué à la participation citoyenne, dit "ne pas être hélas surpris des propos tenus, car ce n’est que la verbalisation de ce que le premier adjoint ressent pour tous ceux qui osent faire état de leurs désaccords avec l’exécutif". Il poursuit : "Lamentable sur la forme et très grave sur le fond, c’est l’illustration parfaite de la conception du débat démocratique vu par plusieurs élus de cette équipe municipale". Et termine : "Je condamne totalement ce type de propos et d’attitude qui n’honore ni l’auteur, ni ceux qui le soutiennent".

Virginie Lannevère, ancienne élue de la majorité qui a démissionné suite à l’affaire de l’Hôtel du Palais, indique que "l’insulte, parfois sexiste, s’exerce assez librement sur ce mandat. Parfois en public ou en conseil d’administration. Un grand irrespect pour toute position qui révèle une indépendance par rapport à une décision/volonté de l’exécutif. Ce n’est définitivement pas à la hauteur des attentes des concitoyens".

Autre ancien élu de la majorité passé à l'opposition, Edouard Chazouillères, qui a apporté son soutien à la candidature de Maider Arostéguy pour les prochaines élections municipales, est plus concis dans sa réaction : "Le niveau de ce genre de propos ne m’inspire qu’un seul commentaire : no comment !" Même réaction pour Anne Pinatel, élue de la majorité : "Le niveau des propos en question ne mérite qu’un seul commentaire : no comment".

Du côté de l’opposition, Richard Tardits a été un des premiers à réagir : "Notre classe dirigeante a oublié que nous sommes élus, tous, pour être au service des Biarrots. La condescendance et vulgarité avec laquelle le Maire et son adjoint des finances interpellent les conseillers municipaux, de tous bords, est inadmissible. Notre rôle est de débattre sur des sujets dont l’intérêt final est le bien-être de nos concitoyens". Et de conclure : "Vivement les élections municipales de 2020 et espérons que les Biarrots se souviendront de ces incidents".

De son côté, Nathalie Motsch, probable future prétendante à la mairie, réclame la démission du premier adjoint : "C’est une fin de règne municipale douloureuse et triste. Qu’un premier adjoint insulte, méprise avec une telle arrogance un élu de la République est plus que consternant : il a démontré qu’il était indigne de cette fonction. Je lui demande officiellement de se retirer de la vie publique et de démissionner".

Enfin, François Amigoréna, cible de l’insulte du premier adjoint, a lui aussi tenu à réagir : "L’insulte de Guy Lafite à mon égard, comme les propos très désobligeants que Michel Veunac a eus à mon encontre et à celle d’Edouard Chazouillères lors du conseil municipal de Biarritz hier, n’est malheureusement que la suite logique de l’attitude détestable que le maire et le premier adjoint ont adoptée depuis longtemps déjà. On ne compte plus leurs propos irrespectueux, méprisants, sexistes, agressifs, envers les élus biarrots, mais également envers certains employés de la Ville. Ces comportements, indignes de la part d’élus de la République, sont la triste marque de cet exécutif municipal, qui tente à force de suffisance de faire oublier son insuffisance".

Enfin Loïc Corrégé, référent départemental de la République en Marche, et qui vient de désigner Guy Lafite membre de la commission d’investiture départementale du parti pour désigner les candidats soutenus par le parti présidentiel aux prochaines élections municipales, a répondu à nos sollicitations pour défendre l’intéressé : "Les paroles de monsieur Lafite sont privées et non publiques. Et si vous me permettez le parallèle avec le rugby, souvent sur le terrain, sous la pression, des noms d'oiseaux volent. Ils sont souvent peu sympathiques, mais ils n'entraînent jamais le vrai ressenti des joueurs. Connaissant les valeurs profondes de monsieur Lafite, je sais que ces propos privées n'entraînent pas son ressenti".

Le maire de Biarritz Michel Veunac et l’ensemble des autres élus municipaux de Biarritz, eux aussi sollicités, n’ont pas donné suite à nos sollicitations pour le moment.