Anaiz Aguirre Olhagaray

Seaska repart sur de bonnes bases

La quatrième convention liant la fédération d’enseignement immersif en langue basque, le ministère de l’Education nationale et l’Office public de la langue basque (OPLB) a été signée ce mardi 16 juillet à Bayonne pour la période 2019-2021. Elle acte notamment l’ouverture d’une nouvelle ikastola à Arbonne-Ahetze dès cette rentrée, tandis que la création d’un cinquième collège “est à l’étude”.

Dans quelques semaines, Paxkal Indo cèdera sa place de président de Seaska à Peio Jorajuria (à gauche). © Guillaume FAUVEAU
Dans quelques semaines, Paxkal Indo cèdera sa place de président de Seaska à Peio Jorajuria (à gauche). © Guillaume FAUVEAU

La bataille aura été "rude". Au terme d’une année d’"âpres" négociations, Seaska, l’OPLB et le ministère de l’Education nationale ont renouvelé leur partenariat en signant ce 16 juillet la quatrième convention triennale 2019-2021. Le recteur d’académie Olivier Dugrip et le président de Seaska Paxkal Indo (bientôt remplacé par Peio Jorajuria) se sont réjouis de cet accord, malgré, comme l’a souligné Indo, des limites qui persistent toujours.

L’article 3 de la convention introduit une nouvelle "méthode d’aide à l’analyse et au calcul pour la détermination des dotations octroyées aux écoles primaires", c’est-à-dire des postes d’enseignants. Les moyens nécessaires aux établissements de premier degré seront calculés en fonction de l’effectif prévisionnel : "classe de 22 élèves au maximum en maternelle et CP, et classe de 25 élèves maximum en élémentaire (sauf CP)".

La convention acte aussi l’ouverture dès la rentrée de septembre d’un nouveau site à Arbonne-Ahetze (maternelle à Arbonne, élémentaire à Ahetze), dont les classes fonctionneront sous statut d’annexe de l’ikastola de Bidart. Le document précise d’ailleurs que "le seuil minimum pour la prise en compte des nouvelles ikastola dans l’attribution des moyens d’enseignement est fixé à 12 élèves".

Nouveau collège "à l’étude"

Pour désengorger les collèges de Ciboure et Cambo, arrivant "bientôt à saturation", la convention stipule qu’un cinquième collège est à l’étude. De même qu’elle envisage, au lycée, d’étendre l’offre de formation technologique.

"La cohésion a été travaillée toute l’année", s’est réjoui Paxkal Indo, soulignant le "travail énorme" notamment de la part du recteur, qu’il a personnellement remercié. En interne en revanche, cela a été un peu plus difficile, révèle le président de Seaska. La convention, votée de justesse, a créé le débat.

Même s’il ne se fait pas beaucoup d’ "illusions", l’issue de cette "bataille rude et âpre" lui semble positive. "Demain, je n’ai aucun doute que les réunions seront plus apaisées" a-t-il assuré.

"Nous pouvons afficher notre grande fierté du travail fait en commun”, a déclaré de son côté Olivier Dugrip. Le recteur a particulièrement souligné l’efficacité du système pédagogique "parfaitement implanté" mis en œuvre par Seaska, des propos salués par Paxkal Indo et le sénateur Max Brisson, présent dans la salle.

Toujours des limites

Le recteur d’académie a rappelé les efforts consentis par l’État entre 2014 et 2019 : "755 élèves supplémentaires et 56 équivalents temps plein (ETP), soit la création d’un poste de plus pour 13 élèves". Cette année, ce sont au total 19,5 postes supplémentaires qui ont été octroyés à la fédération Seaska, non sans "des mois de discussions".

Devoir chaque année réclamer les postes nécessaires, voilà l’une des limites de la convention, estime Paxkal Indo. "Le problème est que l’Education est nationale", a-t-il lancé. Un problème d’après lui "structurel". L’autre limite, c’est celle des évaluations à la fin du CP. Les épreuves doivent être composées en français alors même que les élèves de Seaska ne démarrent l’apprentissage de cette langue que l’année suivante, en CE1.

Mais cela n’inquiète pas outre mesure Paxkal Indo. Les élèves parviennent malgré tout à "maîtriser parfaitement" le français en seulement quatre ans, raison pour laquelle le président de Seaska appelle à une "généralisation" du système d’immersion. Fêtant cette année ses cinquante ans, la fédération Seaska pourra en tout cas entamer cette nouvelle année scolaire en toute sérénité.