Iurre BIDEGAIN

98,4 % de réussite au brevet pour les collégiens de Seaska

Sur 193 collégiens de Seaska qui ont passé le brevet, 190 sont admis. Des résultats très positifs pour les enseignants et représentants de l’association, sachant que l’épreuve des sciences rédigée en basque a été corrigée par des professeurs non-bascophones, ce qui a amené des résultats “beaucoup plus bas que ceux mérités”.

Rassemblements en faveur du brevet en langue basque au collège Xalbador. ©Bob EDME
Rassemblements en faveur du brevet en langue basque au collège Xalbador. ©Bob EDME

Aucune surprise chez Seaska. Les résultats du brevet ont été publiés ce mercredi 10 juillet vers 17 heures, mais les résultats n’ont pas étonné les enseignants de l’association. Notamment, en ce qui concerne l’épreuve des sciences. Comme l’a confirmé à MEDIABASK le directeur de Seaska Hur Gorostiaga, sur 193 candidats, seulement trois n’ont pas été admis.

Cette année encore, les élèves de Seaska avaient décidé de rédiger l’épreuve de sciences en langue basque, ayant appris cette matière dans cette langue durant toute leur scolarité. Ces copies ont été corrigées par des enseignants non-bascophones, ce qui s'est concrétisé par de très mauvaises notes à cette matière. Par exemple, au collège Manex Erdozaintzi Etxart de Larceveau, la moyenne de l'épreuve atteint 3,4/50. Au collège Piarres Larzabal de Ciboure, la moyenne sur l'ensemble des collégiens n’atteint pas 16/50. 

"Malgré les résultats des sciences, nos élèves ont réussi à avoir d'excellentes notes. Reflet du bon niveau des enseignants et des élèves de Seaska. La non-correction de ces copies par des enseignants bascophones montre le mépris de Paris envers notre langue", déplore le directeur de Seaska.

La directrice du collège Manex Erdozaintzi Etxart, Céline Tourreuil, a elle aussi dénoncé ces notes qui, selon ses propos à Euskal Irratiak, ne sont pas révélatrices du travail réalisé durant l’année par les élèves. "L'Education nationale ne respecte pas leur travail. C’est désolant", tempète-t-elle.

Un avis partagé également par Edurne Manterola, sa collègue directrice du collège Piarres Larzabal de Ciboure. "Il s’agit d’une injustice", s'exclame-t-elle. Selon ses propos, ils vont continuer à se battre afin de faire respecter les droits linguistiques des jeunes élèves.

Une intention également énoncée par Hur Gorostiaga qui rappelle qu’à partir de 2021, les lycéens pourront passer l’épreuve de sciences du Baccalauréat en langue basque. "Ca n’a aucun sens que les élèves ne puissent pas faire la même chose au brevet", souligne-t-il.

Seaska continuera à lutter pour le respect de la langue basque et les droits linguistique des bascophones. "Je ne sais pas si cela se fera dans un an ou deux, mais nous allons réussir à faire passer le brevet entièrement en basque", promet-il.