Le traité de libre-commerce entre l’Union européenne et le Canada, qui doit être ratifié dans les jours qui viennent, est perçu comme une grave menace par les syndicats agricoles FDSEA64 et JA64. Cette nuit, ils ont "empaillé" un certain nombre de trésoreries du Pays Basque pour exprimer leur désarroi.
Le CETA est, d’après les deux syndicats agricoles, une grave menace pour le secteur primaire dans le département. La mise en concurrence de deux modèles opposés, l’un familial et l’autre de masse, que l’on trouve des deux côtés de l’Atlantique est un danger qui peut être fatal pour les agriculteurs et éleveurs basques.
De plus, les règlementations en matière de respect de l’environnement, de traçabilité et de bien-être animal, au Canada et dans l’Union européenne suivent des voies très différentes : en effet, le Canada autorise les OGM, l’engraissement aux antibiotiques activateurs de croissance, et 46 substances actives strictement interdites en Europe.
Avec l’accord UE-Mercosur comme prochaine étape, la ratification du CETA est, d’après les deux syndicats, une menace pour la préservation d’un tissu économique local fondé sur des exploitations de type familial, viables et vivables, porteuses de valeur ajoutée sur les territoires et respectueuses de la santé des consommateurs et de l’environnement.
Des trésoreries rurales "empaillées"
Les deux syndicats avaient annoncé durant la journée de mardi que des actions seraient menées sur le territoire afin de montrer leur malaise. Dans la nuit de mardi à mercredi, ils ont déployé des banderoles et étalé des ballots de paille devant plusieurs trésoreries du Pays Basque Nord, dont celles de Saint-Palais, Saint-Etienne-de-Baïgorry, Hasparren, Cambo-les-Bains ou encore Saint-Jean-Pied-de-Port.
Ces actions ont été réalisées de nuit, "car nos journées sont tellement longues, que nous devons mener les actions syndicales la nuit" note Marc Dupouy, le responsable de la section bovine de la FDSEA 64.