Anaiz Aguirre Olhagaray

Ikas Bi : “Les parents se posent moins de questions”

Fabienne Pabois est la secrétaire adjointe d’Ikas Bi, l’association d’enseignement bilingue dans le public. Selon une enquête réalisée cette année auprès des parents d’élèves, ces derniers sont beaucoup plus confiants dans le système éducatif bilingue qu’en 2017, lors de la première enquête.

Fabienne Pabois (à gauche) est mère de deux enfants scolarisés à Ikas Bi depuis la maternelle. © Guillaume FAUVEAU
Fabienne Pabois (à gauche) est mère de deux enfants scolarisés à Ikas Bi depuis la maternelle. © Guillaume FAUVEAU

Cette fois-ci, les familles ont répondu avec davantage d’intérêt. Alors qu’en 2017 elles étaient 1 405 à s’être exprimées, l’association Ikas Bi a reçu cette année 2 159 retours sur les 6 000 questionnaires transmis aux parents. Les résultats de 2019 révèlent que l’enseignement bilingue attire toujours plus d’élèves et que les familles se posent moins de questions.

Vous avez mené une enquête auprès des parents d’élèves. Est-ce quelque chose que vous faites régulièrement ?

Fabienne Pabois : On l’a déjà fait en 2017, avec des questions similaires pour pouvoir étudier l’évolution, jusqu'à maintenant, en 2019. On l’a distribuée dans toutes les écoles maternelles, primaires, collèges et lycées bilingues du Pays Basque.

Globalement, quel est le profil des parents qui mettent leur enfants en bilingue ?

Au niveau de la catégorie socio-professionnelle, ce sont essentiellement des employés. Ce ne sont pas forcément des gens originaires du Pays Basque ou qui parlent basque. Ils savent qu’on peut mettre son enfant en bilingue et ne pas parler le basque.

Y a-t-il une plus grande proportion de parents qui eux-mêmes ne parlent pas le basque ?

Oui, tout à fait.

Quel genre de questions leur avez-vous posées ?

On leur a demandé s’ils parlaient le basque à la maison souvent, de temps en temps ou pas du tout, quels étaient leur catégorie socio-professionnelle et leur lieu de résidence. On a également souhaité connaître les questions qu’ils se posent, leurs doutes quant à leur capacité à suivre leur enfant, ou si celui-ci allait parler le basque à la fin de sa scolarité…

Quelle est l’évolution des réponses par rapport à 2017 ?

Ils se posent moins de questions. Ils sont plus confiants, grâce notamment à la communauté éducative qui leur apporte des solutions.

Quelle analyse tirez-vous de cette deuxième enquête ?

Les résultats nous confortent dans l’idée que les parents veulent du bilinguisme ou même de l’immersion, c’est-à-dire 100 % de basque en maternelle. Il y a une vraie adhésion de leur part. Il ne faut pas les décevoir !

Les parents sont-ils inquiets face à la situation actuelle, avec un gouvernement hostile à l’enseignement immersif et bilingue ?

Oui… On ne va pas mettre les enfants en bilingue si ensuite, au lycée, c’est coefficient zéro, c’est-à-dire qu’il n’y a que les points au-dessus de la moyenne qui comptent ! Ils ont un petit peur. Pourquoi faire des efforts ? C’est pour cela que nous devons mettre tout en œuvre pour faire modifier ce coefficient au Bac.

Localement, êtes-vous soutenus par les politiques ?

Oui, les élus nous soutiennent. Hier (ndlr : mercredi), nous avons eu une réunion avec Jean-René Etchegaray. Il nous a annoncé qu’il ferait une action.