Goizeder TABERNA

Le livre de la mémoire inauguré à Sare

La sculpture d’Iñaki Iriarte a été dévoilée en ce premier jour de foire du livre. Elle commémore l’époque où les troupes napoléoniennes ont dévasté des communes du Pays Basque, voilà deux cents ans.

Une trentaine de maisons d'édition ont présenté leurs derniers ouvrages. © Guillaume FAUVEAU
Une trentaine de maisons d'édition ont présenté leurs derniers ouvrages. © Guillaume FAUVEAU

C’est la tradition, Sare célèbre le livre tous les lundis de Pâques. Cette année, un livre un peu particulier a volé la vedette aux reliures de papier. Inauguré ce lundi 22 avril, au parc Suharriaga, le monument commémorant le saccage de villages basques lors du passage des troupes napoléoniennes représente un livre ouvert.

Cette œuvre réalisée par l’artiste saratar Iñaki Iriarte, a été dévoilée par les représentants de l’association Lapurdi 1609, à l’origine du projet, et par le maire de la commune Battitt Laborde. C’est en réaction à la célébration du bicentenaire de la bataille de la Nivelle, en 2013, qu’est venue l’idée. Une "histoire qui n’est pas la nôtre", estime Michel Mendiboure, membre de l’association. Avec ses camarades, il a préféré conserver la mémoire des citoyens qui ont perdu la vie ou leurs proches au passage des troupes.

La sculpture est un livre ouvert, dont une partie représente un mur détruit et l’autre un mur dont la porte a la forme d’une feuille de chêne qui peut s’ouvrir. Les bertsulari Ellande Alfaro, Xumai Murua, les chanteurs Anje Duhalde et Amaia Aire se sont chargés de mettre des mots sur ce livre. Le président de la Communauté d’agglomération Pays Basque, Jean-René Etchegaray, et le président du Biltzar des communes, Lucien Betbeder, ont assisté à la cérémonie.

De mémoire, mais aussi d’architecture, de cinéma, de fiction, il a été question de beaucoup d’autres thèmes à la 36ème foire du livre. Les présentations de livre se sont succédé sous le chapiteau alors qu’à l’intérieur de la salle polyvalente, les auteurs et maisons d’édition exposaient les ouvrages. Cette première journée de foire, ouverte au grand public, a été lancée par les enfants des écoles, dont ceux de l'ikastola d’Oztibarre venus présenter le kamishibai “Gadji”.

Suivant les pas de Jean Haritschelhar, chef d’orchestre du livre "Etre Basque" en 1983, la Société des amis du musée basque et les éditions Cairn ont réuni 32 auteurs autour de la question de l’identité. Ce travail a pu confirmer, d’après le journaliste Patrick Pépin, l’adage d’Haritschelhar : "Le Basque adopte et adapte". Patrick Pépin a pris la baguette de chef le temps de la présentation lors du Biltzar pour apporter à un auditoire garni l’essence du livre et pour introduire les propos de cinq contributeurs.

L’après-midi, Xavier Erkizia, Arantxa Iturbe, et Lucas Rullo ont offert une performance artistique et littéraire intitulée "Afoniak". A quelques mètres de là, toute la journée, des enfants ont pu profiter de la lecture musicale offerte par la compagnie Kiribil, assis sur des tapis de sol.

© Guillaume FAUVEAU

Cela fait plusieurs années que le Biltzar des écrivains s’adresse aux jeunes lecteurs. Lors de la seconde journée de foire ce mardi, les professionnels auront un temps pour réfléchir ensemble à la façon d’attirer ces parents et adultes, en général, qui ont laissé la lecture.