AINHOA AIZPURU

L'Agglo donne son feu vert pour le budget 2019

Ce samedi 13 avril, le conseil communautaire de la Communauté d'agglomération Pays Basque a voté à la quasi-unanimité le budget primitif 2019. Certaines voix discordantes se sont toutefois faites entendre dans l’amphithéâtre du Campus de la Nive à Bayonne.

Les élus ont renouvelé leur confiance dans le projet communautaire en votant le budget 2019 quasiment à l'unanimité.
Les élus ont renouvelé leur confiance dans le projet communautaire en votant le budget 2019 quasiment à l'unanimité.

Après une minute de silence observée en l’honneur des maires de Cambo-les-Bains et Espelette, Bernadette Jougleux et Andde Darraïdou, la séance s’est rapidement poursuivie par la défense et le vote du budget primitif 2019. Face au discours satisfait du président de l’Agglo, Jean-René Etchegaray, certains élus ont néanmoins dépeint un panorama moins flatteur.

Dans son discours, Etchegaray s’est félicité du budget présenté en soulignant "son enjeu est la poursuite du travail de fond engagé depuis la création de la Communauté d’agglomération Pays Basque".  Il a cité trois fils conducteurs sur lesquels s’appuie son action budgétaire : la maîtrise de l’épargne, un niveau d’investissement élevé et le déploiement d’une stratégie financière pluriannuelle. Tout cela avec l’engagement maintes fois répété de ne pas augmenter les taux d’imposition. Le président a défendu cette stratégie dans une situation qu’il a définie comme délicate en raison du contexte budgétaire contraint et de l’absence de hausse de la fiscalité. Il a explicitement fait référence aux dotations de l’Etat qui stagnent quand elles ne baissent pas.

Le budget 2019, en nette croissance par rapport à 2018, est valorisé à hauteur de 586M d’euros dont 354M destinés au fonctionnement et 232M à l’investissement. Cette hausse est attribuée aux nouvelles compétences, aujourd’hui au nombre de 21, assumées par l’Agglo durant l’année passée. Le cycle de l’eau (assainissement, eau potable, eaux pluviales, Gémapi) est le premier poste d’investissement avec 62M d’euros, suivi de l’économie au sens large (développement économique, enseignement supérieur, agriculture et tourisme) avec 28M d’euros. Le développement de l’université bayonnaise a été citée pour exemple. L’ouverture d’un nouveau fonds de concours à hauteur de 10M d’euros sur trois ans a par ailleurs été rappelé par Etchegaray en soulignant son orientation vers les communes rurales.

Des réactions, des commentaires et quelques contestations

Mathieu Bergé, conseiller municipal de Bayonne placé à l’extrême gauche de la salle, comme n’aura pas manqué de le faire remarquer le président de l’Agglo, a ouvert le feu des critiques. Dès le début de son intervention, il a fustigé ce budget en déclarant y voir "plus de communication que de budget". D’après lui, "la Communauté d’agglo n’aurait pas vraiment de projet" et se bornerait à gérer les attributions des anciennes communautés d’agglomération comme l’eau ou la gestion des déchets. Il a également critiqué le peu d’investissements réalisés en 2018 rappelant qu’un budget n’est utile que s’il est mis en pratique. Finalement, il a conclu sa diatribe en s’inquiétant de l’endettement prévu. "Le délai de désendettement est actuellement prévu à 9,4 ans alors que cela fait seulement deux ans que la Communauté d’agglomération existe. Etant donné que la limite légale est de 12 ans, il y a lieu de s’inquiéter pour le futur".

Le maire de Bidart Emmanuel Alzuri, sur un ton plus conciliateur, a lui aussi fait part de ses inquiétudes par rapport au niveau d’endettement pointant que pour rester sur les 9 ans de délai de désendettement les investissements allaient devoir être revus à la baisse. Dans sa réponse, Etchegaray a regretté le retrait de l’Etat et que les responsabilités soient reportées sur l’Agglomération. Kotte Ecenarro a de son côté signalé la contradiction de se plaindre de la disparition des services publics et en même temps de la hausse des frais de personnel nécessaires pour assurer ces derniers.

D’autres interventions ont porté sur les aides aux communes dont les critères ne sont pas encore fixés, sur la gestion de la taxe Gemapi relative aux cours d’eau, ainsi que sur le montant des attributions de compensation destinées aux communes. Certains élus en ont également profité pour plaider des cas particuliers sur leur commune, que ce soit des zones d’activités ou le manque de réseau internet haut débit dans le Pays Basque intérieur.

Finalement, le budget a été approuvé quasiment à l’unanimité, avec 191 voix favorables, 8 contre et 3 abstentions.