Xan Idiart

Electricité : le courant passe bien au Pays Basque

Plaza Hutsa a organisé un temps de réflexion sur la souveraineté et l’économie sociale et solidaire ce 9 mars. Parmi les sujets abordés, la capacité énergétique de notre territoire. Une capacité non négligeable.

Plusieurs ateliers ont eu lieu dans le cadre de Plaza Hutsa à Bayonne ce 9 mars. © Bob Edme
Plusieurs ateliers ont eu lieu dans le cadre de Plaza Hutsa à Bayonne ce 9 mars. © Bob Edme

Le Pays Basque ne manque pas d’énergie. Sur la chaine électrique en tout cas, qui part du producteur au fournisseur en passant par le distributeur, nous avons déjà les deux premiers. I-Ener pour le producteur et Enargia pour le fournisseur. Un constat mis en avant lors des rencontres de Plaza Hutsa ce 9 mars à Bayonne. 

Cette situation vient d'un constat réalisé il y a cinq ans. "Nous nous sommes rendus compte que nous importons 99 % de notre électricité", fait savoir Iban Lizarralde, membre d'I-Ener et d'Enargia, avant de montrer une carte du Pays Basque marquée d'une dizaine de provinces énergétiques étrangères : Russie, Libye, Vénézuela….

Beaucoup de choses restent encore à faire pour rêver d'un Pays Basque énergiquement indépendant. Mais en peu de temps de travail, les résultats sont là. Créée en 2018, Enargia récolte 255 000 euros de capital en 50 jours à peine. Et pour ce qui est d'I-Ener, la société a fait son petit bout de chemin depuis 2014, surtout dans la tête des collectivités et des mairies.

Mais Enedis reine de la distribution

Quinze projets ont été menés à bien depuis la création d'I-Ener. Ses 486 membres ont certainement été séduits par un dispositif simple : une mise à disposition des toits publics contre un euro symbolique. Parmi les projets originaux, l'installation de panneaux photovoltaïques sur les églises d'Ostabat et d'Anhaux.

Et maintenant, Enargia compte bien elle aussi s'étendre. Il ne lui manque plus que l'autorisation de l’État pour distribuer l'électricité. "Notre but est de poursuivre ce projet à l'échelle de notre territoire", assure Iban Lizarralde. "Nous avons tout ce qu'il nous faut : du soleil, l'eau avec l'océan et du vent".

Seul point noir : la distribution n'est pas ouverte à la libéralisation, et Enedis est reine en la matière. I-ener et Enargia étudieront tout de même de plus près cette possibilité si un jour ce marché est libéralisé. Un distributeur d'électricité basque avec une alternative au compteur Linky ? Sur le papier, l'idée a de quoi faire des émules.