Béatrice MOLLE-HARAN

Procès Spanghero : de 18 mois avec sursis à 4 ans ferme

Fin du procès Spanghero au cours duquel les réquisitions ont été prononcées.

Barthélémy Aguerre persiste et signe : il est victime. © Bob EDME
Barthélémy Aguerre persiste et signe : il est victime. © Bob EDME

Un an ferme requis et deux avec sursis contre Jacques Poujol, ex-directeur de Spanghero (filiale de Lur Berri à l’époque), 4 ans ferme et mandat de dépôt requis contre Johannes Fasen négociant en viande, deux ans avec sursis contre Patrice Monguillon, ex-directeur de l’usine et 10 000 euros d’amende, et 18 mois avec sursis requis contre Hendricus Windmeijer, négociant. Telles sont les réquisitions de la procureure après plus de trois semaines d’audience au procès du scandale de la viande de cheval.

Le procès devait s’achever hier mercredi devant la 31e chambre du tribunal correctionnel de Paris, avec la parole à la défense. Les prévenusrépondaient d’ “escroquerie en bande organisée” et de “tromperie”. En 2013 le scandale fut dévoilé : 750 tonnes de viande avaient été présentées et commercialisées comme étant du steak haché 100 % pur boeuf alors que c’était de la viande de cheval, contenue dans des lasagnes. Barthélémy Aguerre, ancien président de Spanghero et ex-vice-président de Lur Berri, n’en démord pas. Cité comme témoin à ce procès, il nous affirme que dans cette histoire, “il est une victime. Nous avons été trompés. Nous sommes victimes de deux malfrats. Nous avons acheté du cheval alors que nous pensions que c’était du boeuf.”

A la question de savoir si il n’est pas étonnant qu’au vu de ses responsabilités à l’époque il n’ait jamais été mis en examen, Bartélémy Aguerre rétorque : “j’ai été blanchi au civil et au pénal. C’est bien normal, car je suis une victime.” Et d’ajouter que l’ancien directeur Jacques Poujol, aujourd’hui à la barre du tribunal, est également une victime. Contactée par notre rédaction, une journaliste travaillant pour la rédaction de Que choisir et couvrant ce procès nous indiquait que l’ambiance du procès était très “technique” et “assez légère, les prévenus le sont moins”, la fraude étant particulière et n’ayant pas entrainé de décès.

Par ailleurs, au mois de mars, une procédure pourrait avoir lieu au civil contre Spanghero et Lur Berri, intentée par les sociétés Comigel et Tavola. A signaler que 13 sociétés se sont portées parties civiles lors de ce procès et réclament en tout 40 millions d’euros de dommages et intérêts. La décision est mise en délibérée.