Goizeder TABERNA

La Rhune 2020 sera bientôt dévoilé

Près de deux ans après sa présentation, le projet porté par le Conseil départemental est toujours à l’étude. Son comité de pilotage se réunira le 8 février.

En plus des améliorations portées sur le petit train, le Département souhaite plus de sécurité et des installations sanitaires adaptées.
En plus des améliorations portées sur le petit train, le Département souhaite plus de sécurité et des installations sanitaires adaptées.

Lors des vœux à la presse, le projet de réaménagement de La Rhune a été la fève de la galette des rois qui est restée bien cachée jusqu’à la fin de la séance. Jean-Jacques Lasserre, le président du Conseil départemental, a conservé le suspense sur ce dossier, car ce n’est qu’à l’issue du comité de pilotage (copil) du 8 février qu’il communiquera sur la forme que prendra La Rhune 2020. Il semblerait que depuis le mouvement de contestation apparu dès sa première présentation en juin 2017, le Département ait revu sa copie.

Près de deux ans sont passés depuis et le chantier est désormais porté en partenariat avec la Région, la Communauté d’agglomération Pays Basque, la Communauté forale de Navarre, la commune de Bera et l’Etat. Ce dernier aura un rôle important puisqu’il sera amené à se positionner sur ce site classé Natura 2000 et sous le coup de la loi Littoral. Un architecte paysagiste a été choisi pour répondre aux attentes des différents acteurs d’ici le printemps prochain. Le copil devra également définir les modalités de concertation avec les différentes parties, dont les associations.

L’esquisse présentée à l’époque à Sare avec les maires du Labourd concernés "n’a jamais été le projet définitif", assure aujourd’hui le président du Département. Les supports de communication développés à l’époque ne semblent pas confirmer ses dires : ils font l’économie du conditionnel et aucune phase de concertation ou de réflexion n’y est annoncée.

"Le projet initial s’appuyait sur un business plan", explique Vincent Bru, président de l’Etablissement public des Stations d'Altitude (Epsa) lors de la préparation de la première esquisse. Cette régie départementale exploite le train de la Rhune et participe à l’élaboration de La Rhune 2020. Pour le financer, explique celui qui depuis est devenu député, ses promoteurs avaient pensé à la participation du Département et de l’Epsa, mais aussi à la hausse progressive du prix du billet et à l’augmentation de la fréquentation du petit train. Le Département l’annonçait ainsi : "Les équipements et infrastructures, tous très anciens, vont être rénovés. Les quatre trains existants vont être complétés par deux trains neufs".

Or, c’est bien l’augmentation du nombre de bipèdes sur le massif qui inquiète les collectifs de défense de l’environnement. "Faut-il augmenter la fréquentation du site ?" Aujourd’hui, Vincent Bru se pose la question, mais n’a pas de certitude. Une chose est sûre, il est en faveur d’un meilleur étalement de la fréquentation dans le temps et le développement des réservations sur Internet pourrait être une solution.

Quant aux autres aménagements sensibles au sommet, le député serait en faveur d’un meilleur accueil des visiteurs, tout en le laissant "tel quel"… à une nuance près : il ne serait pas contre la construction d’une passerelle à l’arrivée du train, pour améliorer l’accès et contourner des éléments négatifs comme le béton, les marches et le pilon qui constituent actuellement la porte d’entrée à ce site par ailleurs extraordinaire. En revanche, à l’évocation de vieux wagons installés à quelques mètres du sommet, que le cabinet d’étude de l’époque proposait de convertir en "hébergement insolite", un sourire lui échappe.