Xan Idiart

Les montagnes Artzamendi-Mondarrain classées en zone Natura 2000

Euskal Herriko Laborantza Ganbara a présenté le projet et ses enjeux lors de son assemblée générale le 19 janvier à Ainhice-Mongelos.

Le Mondarrain abrite des espèces protégées et est classé en zone Natura 2000. © Wikipedia
Le Mondarrain abrite des espèces protégées et est classé en zone Natura 2000. © Wikipedia

C'est une donnée assez impressionnante : 90 % des massifs et cours d'eau du Pays Basque Nord sont classés en zone Natura 2000. Les derniers en date, le pic du Mondarrain et la montagne Artzamendi, situés entre Itxassou et Espelette. Les membres de la Chambre d'agriculture du Pays Basque (EHLG) sont revenus sur ce projet lors de leur assemblée générale, le 19 janvier dernier, à Ainhice-Mongelos.

"L'objectif principal du réseau Natura 2000 est de préserver la biodiversité dans des endroits où les espèces sont rares, protégées et/ou menacées" rappelle Guillaume Cavaillès, en charge de ce dossier à EHLG. Ainhoa, Bidarray, Espelette, Itxassou, Louhossoa et Souraïde ont ainsi voulu appliquer cette directive européenne sur leur territoire pour sauvegarder les spécificités de cette montagne.

On trouve dans les montagnes d'Artzamendi-Mondarrain des espèces comme la Rosalia Alpina, un insecte bleu et noir avec de longues antennes. Protégé par la loi, sa capture est interdite. Le Rhinolophe euryale, une espèce de chauve-souris, niche également dans les cavités de ce massif.

900 000 euros d'aide

Au-delà de la préservation de la biodiversité, "la classification d'un lieu en zone Natura 2000 est aussi bénéfique pour les acteurs" poursuit Guillaume Cavaillès. "C'est un endroit riche pour les naturalistes, et pour les amateurs de loisirs comme la randonnée ou le vélo".

Les agriculteurs non plus ne sont pas en reste. En tout, 2 000 hectares ont été engagés dans une nouvelle mesure agro-environnementale et climatique (MAEC) de la politique agricole commune (PAC), et l'Europe va débourser 900 000 euros d'aide pour 81 agriculteurs sur le Artzamendi-Mondarrain.

Le casse-tête des Betizu

Certains problèmes demeurent tout de même sans solution. Sur ce bout de terre à l'intérieur du Labourd se trouvent des Betizu, une race de vaches sauvages. "L'administration ne sait pas vraiment quoi faire avec elles" explique Iker Elosegi, coordinateur général d'EHLG. A qui en incombe la responsabilité ? Comment les gérer ? Faut-il les considérer comme des bêtes sauvages et permettre des abattages ? Beaucoup de ces questions sont encore sur la table, et EHLG veut réaliser un diagnostic sur ce sujet.

De son côté, Rafaël Valdivielso, membre du Collectif des associations de défense de l’environnement (CADE), interpelle l'efficacité du dispositif Natura 2000. "La montagne de La Rhune aussi a le même classement pour les mêmes raisons" rappelle-t-il. "Ca n'empêche pas le Conseil départemental de mener des travaux d'aménagement, selon nous nuisibles pour la biodiversité".