AINHOA AIZPURU

“Gilets jaunes” et militants écologistes s'allient contre Monsanto

Ce lundi 14 janvier, plus d’une centaine de “Gilets jaunes” et de militants écologistes ont bloqué l’usine Monsanto de Peyrehorade, dans les Landes.

L'association écologiste Bizi participait au blocage. ©Bizi
L'association écologiste Bizi participait au blocage. ©Bizi

L’action qui avait été planifiée par des "Gilets jaunes" du Pays Basque, des Landes et du Béarn a été rejointe par certains militants écologistes du mouvement Bizi!, des membres d’ANV-Cop21 ou encore d’Emmaüs Lescar-Pau.

L'objectif : bloquer l’activité de l’usine de semences le plus longtemps possible. L'opération aura duré jusqu’à 11 heures environ jusqu'à ce que les gendarmes réussissent à lever les blocages. "Dès 5h45, nous avons organisé des blocages, à l’aide de palettes et de pneus, au niveau des quatre entrées de l’usine" explique Mattin, militant de Bizi!. Sur place, les pancartes et banderoles des manifestants résument leurs principales revendications : "Roundup = Arme de destruction massive"; "Ne fumez pas, ne buvez pas, Monsanto vous offre le cancer"; "Pour que le monde de Monsanto ne devienne jamais le nôtre"; "Macron démission".

Pour le militant écologiste, rejoindre cette action des "Gilets jaunes" était une évidence : "Pour nous, il était important de participer à cette opération pour dénoncer l’agrobusiness en général. Bayer-Monsanto représente l’un des principaux symboles de ce monde économique". Comme le montre le départ conjoint de la Marche pour le Climat le 8 décembre dernier à Bayonne, les militants écologistes n’en sont pas à leur première convergence avec les "Gilets jaunes". "Dans la mesure où nous sommes d’accord avec une certaine partie de leurs revendications, nous sommes toujours partants pour participer ensemble à des actions qui nous semblent justes et avec une bonne visée politique" précise-t-il.

"En comprendre le sens"

Durant l’action, les manifestants ont eu la possibilité d’échanger avec des salariés du site. "Nous avons eu le soutien de plusieurs d’entre eux" affirme Mattin. "Même s’ils étaient dans l’impossibilité de cautionner notre action, ils nous ont indiqué en comprendre le sens. Certains soutiennent le mouvement des "Gilets jaunes", mais comme ils nous l'ont expliqué, ils sont aussi obligés d’aller travailler pour pouvoir manger".

Suite à un refus net et catégorique des militants de permettre le passage aux camions de livraison, un huissier est venu constater le blocage. Une trentaine de gendarmes est ensuite arrivée et a commencé à dégager les portes de l’usine. "Nous nous sommes alors tous réunis autour d’une seule entrée et il y a eu quelques échauffourées pendant un petit moment" explique le militant de Bizi!. L’action n’aura finalement pas duré beaucoup plus longtemps. A 11h, les camions circulaient normalement à l'entrée des portes de l'usine. Un "Gilet jaune" aurait été arrêté au cours de l’opération, et un certain nombre de personnes se seraient rendues au commissariat de Dax en signe de soutien.