La première fois que MEDIABASK s'est intéressé à son travail, Marie Pourquié adaptait le test d'évaluation du niveau d'aphasie d'une personne en euskara. En plus de cette tâche, la chercheuse en neuropsycholinguistique est aujourd'hui à la tête d'une enquête menée par le centre Iker et financée par la Communauté d'agglomération Pays Basque (CAPB) à hauteur de 30 000 euros, pour déterminer les besoins des orthophonistes dont les patients sont bascophones et/ou bilingues. L'étude a débuté en décembre et doit durer neuf mois.
Car si l'enquête n'en est qu'à ses balbutiements, les besoins dans ce domaine se feraient sentir au Pays Basque, au Nord comme au Sud. "Il nous manque le matériel, et une plus grande connaissance théorique sur le bilinguisme" assure Marie Pourquié. Pour le premier aspect, les outils comme les évaluations de niveau existent déjà, en français et en espagnol notamment. L'enjeu maintenant consiste à les adapter à la situation linguistique du Pays Basque où se côtoient quotidiennement au moins deux langues : basque/espagnol ou basque/français.
"Je me rends au Québec ce mois-ci pour rencontrer et voir comment travaillent les orthophonistes" certifie la chercheuse en neuropsycholinguistique. Peut-être ira-t-elle ensuite au Pays de Galles ou en Catalogne pour les mêmes motifs.
La CAPB et l'enseignement supérieur
Il y aurait au total onze orthophonistes bascophones au Pays Basque Nord. Il est encore trop tôt pour dire si les résultats de l'étude ne les concerneront qu'eux, ou s'ils prendront en compte les futurs étudiants dans ce domaine. Il est également trop tôt pour affirmer qu'une formation entière leur sera proposée ou s'il ne s'agira uniquement d'un module.
Dans tous les cas, cette enquête s'inscrit dans la volonté de la CAPB de promouvoir l'enseignement supérieur sur son territoire. Elle est aussi le reflet du besoin criant dans le milieu orthophonique. Le département de psychologie de l'Université du Pays Basque à Donostia penche également sur la question depuis peu.