Xan Idiart

Les anti-linky attaquent Enedis en justice

Deux-cent quarante trois personnes intentent un procès au gestionnaire du réseau de distribution d'électricité français pour violation de propriété privée, pratiques commerciales trompeuses et infraction au code de l'environnement.

"Non aux compteurs Linky" à Hendaye
"Non aux compteurs Linky" à Hendaye

Le jeu de mot est facile mais bien venu pour décrire la situation. Entre Enedis et les anti-linky, il y a de l'électricité dans l'air. Pour preuve, 243 personnes du département attaquent le gestionnaire du réseau électrique français en justice.

Parmi les raisons énoncées : "infraction au code de l’environnement, violation de propriété privée, non-respect de la vie privée, modification unilatérale du contrat assortie de pratiques commerciales trompeuses et agressives, non-respect des normes de sécurité, manque de formation des poseurs pour une activité à risque et non-respect de la loi Abeille qui préconise la sobriété concernant l’augmentation des ondes électromagnétiques".   

La liste est longue, et pour cause. "Si on y va, c'est pour gagner" s'exclame Pascal Burgues, président du collectif anti-linky Anglet (Cala). "On ne veut plus des méthodes de voyou des poseurs. A Hendaye, trois hommes ont soulevé une dame âgée qui s'opposait à l'installation d'un nouveau compteur".

Le respect des droits démocratiques

Le procès se tiendra au Tribunal de grande instance de Tarbes. Il sera également une première. Jamais jusqu'à présent des citoyens n'avaient porté plainte contre Enedis sur le fond. Plusieurs audiences en référés ont déjà eu lieu, mais en si peu de temps, le juge peut se déclarer inapte à prendre une décision.

A Tarbes, les plaignants auront plus de temps pour étayer leurs arguments. Ils seront représentés par Jean-Pierre Joseph, avocat militants inscrit au bareau de Grenoble, qui a déjà réussi à faire retirer des compteurs communicants chez des personnes électro sensibles. Les militants anti-linky restent tout de même prudents. Derrière Enedis, il y a EDF, et derrière EDF, l’État pourrait faire pression sur les magistrats en faveur du gestionnaire d'électricité.

"Nous demanderons le respect des droits démocratiques" assure Pascal Burgues.  Les 243 personnes exigeront également le retrait des compteurs Linky de leur propriété si ceux-ci ont été installés sans leur accord. Elles rappelleront également que les conditions de sécurité ne sont pas toujours respectés par les sous-traitants. Beaucoup de nouveaux compteurs seraient posés sur des panneaux en bois. Une infraction aux normes électriques, selon les opposants qui ont écrit à la préfecture. En attendant la date du procès, ils ne sont sûrs que d'une chose : leur démarche sera scrutée attentivement dans tout l'Hexagone.