"Gasoil : +23 %. Salaire : +0 %" pouvait-on lire sur des autocollants de certains gilets jaunes réunis ce samedi aux aurores, à la Halle d’Iraty, alors que s’ouvre au même endroit, au même moment, la deuxième journée du salon de l’agriculture paysanne Lurrama. Pour les "Gilets jaunes", la hausse du prix de l’essence, c’est la mesure de trop qui vient réduire à peau de chagrin un pouvoir d’achat déjà soumis à une sévère cure d’amaigrissement.
Le mouvement, composé de gens issus d’horizons très divers, a été lancé en quelques jours, via les réseaux sociaux. Loin de se connaître, tous se sont retrouvés autour d’une même colère, celle de la vie trop chère. "Ça fait trois ans que je suis à la retraite. Trois ans que je vois mon pouvoir d’achat diminuer. J’en ai ras-le-bol", s’insurge Hermann, ancien chauffeur routier, qui n’avait jusqu’à ce matin jamais participé à aucune manifestation.
Dans un vrombissement assourdissant, les 400 "Gilets jaunes" ont quitté les lieux, en voiture, en tracteur ou à moto, sous l’oeil inquiet des quelques agents de police venus surveiller l’action, et d’un hélicoptère qui survole le site.
Une vingtaine de rassemblements
Pas facile de sortir de la Halle d’Iraty. Les ronds-points environnants sont bloqués, de même que le rond-point du Grand Basque, au nord de Bayonne. A Maignon aussi, la circulation est difficile en provenance de l’intérieur, prévient France Bleu Pays Basque. Les abords des centres commerciaux sont également visés (près d’Ikea par exemple). En revanche, les autoroutes ne devraient pas être bloquées.
Partout sur le BAB, des motards circulent çà et là, gilet jaune au dos. Du centre de Bayonne, les klaxons se font entendre au loin. Selon la préfecture, une vingtaine de rassemblements ont été recensés ce matin dans le département des Pyrénées-Atlantiques, celui de la Halle d’Iraty étant l’un des plus importants.