Willy ROUX

L’Euskal Selekzioa en quête de reconnaissance internationale

Football • Vendredi dernier, à Gasteiz, la séléction basque a battu le Venezuela 4 buts à 2. Elle est toujours en quête de reconnaissance internationale.

La sélection basque avant le coup d'envoi contre le Venezuela. © Foku / E. PORTILLO
La sélection basque avant le coup d'envoi contre le Venezuela. © Foku / E. PORTILLO

Près d’un an et demi après son dernier match officiel contre la Tunisie en décembre 2016, vendredi soir, l’Euskal Selekzioa a fait son retour sur le rectangle vert. Devant près de 15 000 spectateurs en folie réunis au stade Mendizorrotza, la sélection entraînée par Etxarri et Amorrotu s’est largement imposée contre le Venezuela sur le score de 4 à 2 (buts d’Ibai Gomez, Bautista, Arbilla et Elustondo pour les Basques). Au delà-du résultat positif et cette troisième victoire face à cette équipe d’Amérique Latine, après celles de 2007 et 2010, c’est en dehors de la pelouse qu’il faut chercher la satisfaction. Ce match a permis à l’Euskal Selekzioa de poursuivre sa quête de reconnaissance auprès de la FIFA et de renouer avec son public.

Cédant à la tradition du “match de Noël” et après l’échec en terme d’affluence du dernier match à San Mamès, pour la première fois, la sélection basque a profité de la trêve internationale et sa pléiade de matchs officiels (Ligue des nations) pour disputer une rencontre amicale. Une fenêtre de la FIFA choisie avec soin par le président de la Fédération basque de football (EFF-FVF) pour plus de visibilité de la sélection basque. “Il est nécessaire de reprendre notre engagement” pour rechercher “une reconnaissance mondiale ou du moins européenne. Il existe une équipe sportive de haut niveau”, a déclaré le président de l’EFF-FVF, Luis Mari Elutsondo, au Mundo Deportivo.

A chaque match, l’enjeu de l’officialisation tient une place importante. Vendredi dernier, dans les rues de Gasteiz, des supporters ont défendu la reconnaissance de leur équipe en organisant un défilé. Dans les travées du stade sont descendus des cris tels que : “Euskal Presoak Euskal Herrira”, “Altsasukoak askatu” ou “Justizia Iñigorentzat”. Le buteur local, Ibai Gomez (Deportivo Alavès), n’a pas oublié à l’issue du match de remercier ce public fidèle. “C’est une chance d’évoluer dans un tel environnement. C’est contagieux”. Des joueurs comme Aritz Elustondo (Real Sociedad) ont rappelé l’importance de la tenue verte : “Jouer pour l’Euskadi est toujours un rêve. Il s’agit de donner une bonne image de notre sélection au monde entier”.

Depuis sa naissance en 1929, l’Euskadi XI (son autre nom) milite pour son officialisation. Car s’il existe 194 pays dans le monde, la Fédération internationale de football (FIFA) compte 210 équipes dans son classement. Dans les années 70 et 80, la FIFA a intégré des équipes comme les Iles Féroé “appartenant” au Danemark dans le but d’internationaliser le football. Ces dernières années, des îles sous pavillon britannique ou encore la Palestine ont obtenu l’officialisation.

Mais aujourd’hui la FIFA a durci ses règles et a fait marche arrière. “Peut devenir membre de la FIFA toute association responsable de l’organisation et du contrôle du football dans un pays”. Par “pays”, la Fifa entend “un état indépendant reconnu par la communauté internationale” peut-on lire dans les statuts officiels de la FIFA. Comme l’intégration d’une équipe à la FIFA n’est pas sans soulever des problèmes politiques, l’organisation internationale a décidé de calquer ses critères sur la définition de l’ONU. Des critères stricts qui ne freinent pas les ambitions basques, à l’image du directeur des sports du Gouvernement basque, Jon Redondo : “Nous sommes sur la bonne voie et nous allons franchir le pas et faire prochainement la demande officielle”.