Taberna, Goizeder

Un bilan d’étape de l’agglomération Pays Basque

La plateforme Batera lance un audit ouvert à un public large sur le fonctionnement de la jeune institution pour que les critiques soient créatrices de propositions.

L'audit citoyen de Batera se déroulera de septembre à décembre.
L'audit citoyen de Batera se déroulera de septembre à décembre.

Batera souhaite que l’agglo démarre sur de bonnes bases pour ensuite aller plus loin. Un an et demi après la création de la Communauté d’agglomération Pays Basque (CAPB), la plateforme rassemblant la société civile autour de la reconnaissance institutionnelle du Pays Basque Nord, entre autres revendications, revient avec une nouvelle initiative. Elle lance un "audit citoyen de la gouvernance Pays Basque" qui se déploiera d’ici la fin de l’année.

Cet exercice de diagnostic, d’échanges et de propositions sur le fonctionnement de la première institution regroupant les trois provinces se veut constructif. Ses organisateurs souhaitent recueillir les analyses et remarques des citoyens, élus, militants de partis ou de syndicats sur son fonctionnement. "Ce n’est pas une chasse aux sorcières" ou "une évaluation des politiques mises en place par les élus", a prévenu Txomin Poveda. Il s’agit d’une contribution pour que la jeune agglomération grandisse sur de bonnes bases.

Une manière par ailleurs pour que le ressenti général ne soit pas teinté de scepticisme vis-à-vis de l’échelon local pour mener des politiques. Batera pense qu’il ne faut pas laisser le monopole de la parole à ceux qui se sont opposés à cette première institution. "On adhère à l’air du temps sans forcément avoir les éléments pour le démontrer", estime Michel Berhocoirigoin, représentant de Batera, tout en reconnaissant l’existence de problèmes. Fracture entre la côte et l’intérieur, centralisation du pouvoir, manque d’efficacité des pôles territoriaux, rupture du pacte fiscal… dans les territoires, la CAPB suscite une certaine méfiance, et pas que chez les opposants de la première heure.

Ecouter les critiques et proposer des solutions, tel est l’état d’esprit des membres de l’association. Ils ont articulé la consultation en trois phases. La première, de septembre à octobre, consiste dans la mise en place d’une quinzaine de réunions publiques locales*, réalisées à dessein en l’absence d’élus de l’exécutif de l’agglo. Ces derniers seront entendus dans un deuxième temps, en novembre, dans le cadre d’auditions auxquelles participeront également des experts juristes. La réflexion se terminera par des assises, en décembre, au cours desquelles une synthèse sera faite à destination des élus de la CAPB.

Vers la collectivité territoriale

La participation citoyenne fait la force de l’initiative, et au-delà celle de Batera. "La mobilisation de la société a été la clé de la création de la Communauté d’agglo", a rappelé Michel Berhocoirigoin. Batera considère depuis le départ que ce cadre institutionnel n’est qu’un pas vers la collectivité territoriale spécifique et elle compte sur la mobilisation pour aller plus au-delà. "Nous voulons construire les conditions politiques pour aller plus loin", a précisé Jakes Borthayrou. Le contexte, précisément, a été le second facteur de la mutation institutionnelle. La réforme territoriale lancée par le gouvernement français à l’époque, ainsi que la fin de la lutte armée, ont facilité les choses.

Aujourd’hui, le contexte est autre. Macron se présentait comme un girondin, favorable au droit à la différenciation des territoires, mais les réformes tardent à venir. Prévu entre juillet et septembre, le débat parlementaire sur la réforme constitutionnelle aurait déjà dû avoir lieu, mais finalement l’affaire Benalla est passé par là et le gouvernement envisage de remettre le sujet au centre des débats au plus tard cet hiver. Et la situation de blocage entre le gouvernement français et la Corse n’ouvre pas d’avantage d’espoir pour le court terme. Mais Michel Berhocoirigoin en est convaincu, "c’est en marchant que se fait le chemin".

 

* Réunion publiques :

Ainhice-Mongelos, le 18 septembre à 20h.

Hasparren, le 19 septembre, à 19h.

Baigorri, le 20 septembre, à 20h30.

Tardets, le 21 septembre, à 20h.

Irissarry, le 21 septembre, à 20h.

Mendive, le 21 septembre, à 20h30.

Biarritz, le 22 septembre, à 10h.

Cambo, le 25 septembre, à 19h.

Ostabat, le 27 septembre, à 20h30.

Mauléon, le 28 septembre, à 20h.

Saint-Pierre d'Irube, le 28 septembre, à 18h30.

Ascain, le 29 septembre, à 9h30.

Ustaritz, le 2 octobre, à 19h.

Bayonne, le 2 octobre, à 19h.

Mendionde, le 3 octobre, à 19h.

Saint-Palais, le 11 octobre, à 20h30.