Mercredi 13 juin, Vincent Bru, Florence Lasserre-David, Jean-Paul Mattei, tous députés de la majorité dans les Pyrénées-Atlantiques, et Jean-Bernard Sempastous député dans les Hautes-Pyrénées étaient conviés à rencontrer Nicolas Hulot. Organisée à son initiative, cette réunion avait pour ordre du jour le projet controversé de la prochaine introduction de deux ourses dans les Pyrénées auquel les députés sont opposés.

Cette réunion s’est voulue comme un véritable dialogue entre le ministre et les députés de la majorité. Pour Vincent Bru, les parlementaires ont rencontré un ministre "assez ennuyé". Bien que des accords avec l’Union européenne et des engagements internationaux poussent Nicolas Hulot à rester ferme sur sa position, le ministre aurait était "extrêmement ouvert et attentif" aux propos des parlementaires et aurait entendu les réticences des élus locaux et du monde agro-pastoral. Pour V. Bru, le ministre se serait montré presque "partagé et embêté" entre, d’un côté, l’obligation de mettre en œuvre le repeuplement des ours dans les Pyrénées, et de l’autre, les conséquences pour la population locale.

Le sujet des indemnisations a été évoqué durant la réunion. Des indemnisations qui ne sont pas "la solution au problème" pour le député de la 6ème circonscription des Pyrénées-Atlantiques. Les parlementaires sont en particulier revenus sur les difficultés que risquent de rencontrer les jeunes qui se lancent dans l’agro-pastoralisme "par amour des bêtes et de leur métier". Des difficultés qui ne seront en aucun cas compensées par des compensations financières.

Jan-Paul Mattei aurait évoqué durant les échanges la possibilité "d’une concertation plus large avec l’ensemble des personnes concernées". De son côté, le ministre de la Transition écologique et solidaire aurait reconu que la méthodologie appliquée avait peut-être cartaines failles.

103 communes expriment leur opposition

Deux jours après, le Ministre de la Transition écologique et solidaire recevait sur son bureau un courrier détonnant. Il s’agit d'un manifeste à travers lequel 103 communes des Pyrénées-Atlantiques expriment leur opposition au projet de réintroduction d’ourses sur le territoire. Neuf groupements pastoraux et une association de défense du pastoralisme viennent s’intégrer à cette charte. Dans cette missive, les maires préviennent qu‘ils "prendront des arrêtés interdisant la divagation des ours sur leur territoire. Nous prierons les éventuels candidats à l’introduction de ces prédateurs, sur leur commune, de prendre avec vous, les mesures nécessaires de cantonnement". Déjà au mois de mai, un premier manifeste contre la réintroduction d’ourses avait été paraphé et publié par 33 élus. Ce deuxième courrier vient donc renforcer l’opposition en rendant publique la position d’élus qui ne s’étaient pas encore exprimés quant au projet de Nicolas Hulot.

Parmi les communes signataires en Pays Basque : Armendarits, Iholdy, Irissarry, Anhaux, Ascarat, Banca, Irouléguy, Lantabat, Lasse, Les Aldudes, Ossès, Saint-Etienne-de-Baïgorry, Saint-Martin-d’Arossa, Ahaxe-Alciette-Bascassan, Aincille, Arnéguy, Béhorleguy, Bussunarits-Sarrasquette, Bustince-Iriberry, Çaro, Estérençuby, Gamarthe, Ispoure, Jaxu, Lacarre, Lecumberry, Mendive, Saint-Jean-Le-Vieux, Saint-Jean-Pied-de-Port, Saint-Michel, Suhescun, Uhart-Cize, Arhansus, Bunus, Hosta, Ibarolle, Juxue, Larceveau-Arros-Cibits, Ainharp, Alçay-Alçabéhéty-Sunharette, Aussurucq, Camou-Cihigue, Esquiule, Etchebar, Garindein, Gotein-Libarrenx, Haux, Idaux-Mendy, Lacarry-Arhan-Charritte-de-Haut, Laguinge-Restoue, Larrau, Licq Atherey, Lohitzun-Oyhercq, Mauléon-Licharre, Menditte, Montory, Musculdy, Ordiarp, Roquiage, Sainte-Engrâce, Sauguis-Saint-Etienne, Tardets, Trois-Villes.