Béatrice MOLLE-HARAN

Forte riposte annoncée contre la casse du service public

Six syndicats de la Fonction publique seront en grève et dans la rue aujourd’hui à Bayonne. Ils dénoncent la détérioration galopante du service public et appellent à la mobilisation tous les secteurs concernés.

© Bob EDME
© Bob EDME

LAB, Bizi, CGT, FO, CFE-CGC, FSU et Solidaires seront dans la rue afin de dénoncer “la stratégie libérale du gouvernement Macron” dans le cadre du mouvement hexagonal du 22 mars en défense du service public. Rendez-vous est donné aujourd’hui jeudi à 10h30 devant la mairie de Bayonne pour une mobilisation s’annonçant conséquente tant les conditions d’emplois dans le secteur public se sont détériorées par manque de moyens et de volonté politique.

Manque de concertation

Les syndicats demandent l’ouverture de négociations portant sur les salaires avec le dégel de la valeur du point d’indice et le rattrapage des pertes subies. Arrêt des suppressions d’emplois, création de postes statutaires, nouveau plan de titularisation pour les précaires, égalité professionnelle, abrogation du jour de carence sont les revendications principales exprimées. Avec aussi la défense et la pérennisation du système de retraite et des régimes particuliers. Les manifestants entendent défendre le statut général des fonctionnaires et des statuts particuliers “conçus pour répondre aux besoins de la population et garantir l’égalité entre les usagers sur l’ensemble du territoire”. Des revendications exacerbées par l’annonce de suppression de 120 000 emplois de fonctionnaires sur les 5 millions que compte aujourd’hui l’hexagone. Les syndicats s’élèvent en particulier contre les projets de réformes annoncés le 1er février par le gouvernement Macron lors d’un Comité interministériel de la transformation publique. Et les syndicats de dénoncer le manque de concertation. Les projets du gouvernement prévoient entre autres un plan de départs volontaires, l’augmentation du nombre des agents contractuels ou encore le développement de la rémunération individuelle au mérite.

Nouveau contrat social

Le gouvernement propose quant à lui de “refonder le contrat social” avec les agents et a programmé d’ores et déjà une année de concertation. Une annonce qui ne semble pas calmer le ras-le-bol des fonctionnaires qui remarquent qu’en Allemagne, un professeur des écoles, après dix années de carrière, touche le double de salaire qu’en France. Un exemple parmi tant d’autres mettant à bas l’argument du recours à l’austérité et la théorie indiquant que la dette empêche les augmentations de salaires.

 

SNCF : très forte mobilisation annoncée

A la veille de la journée de mobilisation, Peio Dufau de CGT Cheminots nous informait qu’aucun train ne circulerait aujourd’hui en Pays basque : “nous n’avons pas encore le taux exact de grèvistes mais cela semble se situer entre 80 % et 100 %. C’est du jamais vu. Y compris dans l’encadrement. Je devais me rendre à la manif à Paris, mais c’est impossible”. Une mobilisation avec les fonctionnaires, prélude à l’annonce par les syndicats CGT, Unsa et CFDT, LAB, de la grève sur trois mois : à partir du 3 avril et jusqu'au 28 juin s'enchaîneront chaque semaine deux jours de grève et trois jours de travail. Grève pour protester contre la réforme de la SNCF, et plus particulièrement contre la suppression du statut de cheminot. Pour le mouvement Bizi! participant à cette mobilisation, “la France compte deux fois moins de lignes ferroviaires (30 000 km) qu’à la création de la SNCF (60 000 en comptant les lignes locales). Le rail ne représente plus que moins de 10 % des trafics de personnes et de marchandises, alors que ce mode de transport est le plus respectueux de l'environnement, le moins dangereux et potentiellement, le plus juste socialement. Le rail ne représente que 2 % de l’énergie consommée par les transports et 1 % seulement des émissions de gaz à effet de serre.”