Chloé Rébillard

Les petites gares basques en danger ?

Selon des employés de la SNCF, la région Nouvelle-Aquitaine, gérante de certaines gares, serait en train de mettre au point un classement en fonction de leur taille afin de décider du nombre d’heures d’ouverture hebdomadaire. Contactée, la région n’a pas donné suite à nos appels.

La gare de Saint-Jean-Pied-de-Port pourrait perdre des heures d'ouverture. © Wikipedia commons
La gare de Saint-Jean-Pied-de-Port pourrait perdre des heures d'ouverture. © Wikipedia commons

Le classement auquel les employés ont eu accès en interne et qui serait en préparation déclinerait les gares en fonction de leur importance, depuis les mini-gares jusqu’aux gares principales, en passant par plusieurs statuts "petite gare", "gare intermédiaire", "gare intermédiaire +". A chaque statut correspondrait des heures d’ouverture de guichet différents. Ainsi, les mini-gares n’auraient le droit qu’à 15 heures d’ouverture hebdomadaires, réparties uniquement entre le lundi et le vendredi, quand les gares principales auraient le droit à 80 heures du lundi au dimanche.

Au Pays Basque Nord, deux gares seraient concernées : celle de Saint-Jean-Pied-de-Port et celle de Cambo-les-Bains qui rentreraient toutes deux dans la catégorie "petite gare". Pour cette catégorie, les horaires d’ouverture seraient de 36 heures sur la semaine, et une fermeture du guichet le week-end. Or, actuellement, ces gares ont un guichet ouvert le week-end et bénéficient d’une amplitude horaire plus importante : celle de Saint-Jean-Pied-de-Port est ouverte 79 heures chaque semaine.

Pour les employés de la SNCF, "c’est la mort de la gare" qui se profile. Avec en toile de fond la réforme de la SNCF, l’ouverture à la concurrence, le financement des petites lignes laissé aux mains des régions qui perdent des subventions en parallèle, ou encore les fermetures de boutiques au profit de la vente sur internet, cette nouvelle ne vient que renforcer un pessimisme sur le maintien du service public du train, particulièrement en zone rurale.

En danger

Déjà mise sur la sellette par le rapport Spinetta, la ligne de train de Saint-Jean-Pied-de-Port à Bayonne avait obtenu un sursis suite à la décision du gouvernement français de ne pas trancher sur la question des petites lignes. Mais si la gare venait à perdre des heures d’ouverture de guichet, cela pourrait la mettre de nouveau en danger. C’est ce que redoutent les salariés.

Les employés comprennent d’autant moins cette nouvelle qu’il n’y a pas de frais supplémentaires à ajouter pour l’ouverture du guichet : "qu’on l’ouvre ou pas, on coûte le même prix", témoigne l’un d’eux. En effet, à Saint-Jean-Pied-de-Port, ce sont depuis des années les agents de circulation qui assurent l’ouverture du guichet en parallèle de leurs activités. Ils sont donc présents sur la gare, et ce, que le guichet soit ouvert ou pas.