Xan Idiart

Les facteurs menacés par la distribution pilotée

Le syndicat Sud PTT s'inquiète de possibles suppressions d'emplois chez les facteurs. En cause : la distribution pilotée qui ajouterait des tournées aux uns pour en supprimer aux autres.

Le plan stratégique de la Poste pour 2020 inquiète les facteurs.© Dirceu S. Oliveira
Le plan stratégique de la Poste pour 2020 inquiète les facteurs.© Dirceu S. Oliveira

Optimiser le courrier. Tel serait le mot d'ordre de la Poste. Mot d'ordre critiqué par le syndicat Sud PTT qui dénonce les conséquences de l'utilisation de la distribution pilotée. Elle ne desservirait pas équitablement tout le monde, et à long terme menacerait les emplois de facteur.

Les courriers "non-urgents" comme le catalogue La Redoute ou des cartes postales ne sont plus distribués au jour le jour, mais sont concentrés sur une ou deux journées dans la semaine. Au Pays Basque Nord, la distribution pilotée aurait été mise en place début 2018. De grandes machines au centre de distribution de Bordeaux piloteraient ce système.

Conséquence : les tournées des facteurs sont plus courtes. C'est justement cet aspect que le syndicat Sud PTT pointe du doigt pour alerter de possibles suppressions de postes. "La distribution pilotée va ajouter des tournées aux uns pour en supprimer aux autres" s'insurge Pierre Coves, secrétaire général SUD PTT.

Une harmonisation de la distribution

De son côté, la direction de la Poste réfute l'idée selon laquelle ce système réduirait le nombre de tournées des facteurs. "C'est quelque chose qui a toujours existé" assure-t-elle. Plutôt que de rentabilité, elle préfère parler "d'harmonisation".

"Des entreprises passent des contrats avec nous, et nous demandent de distribuer leur courrier à une date définie" explique-t-elle. Le courrier urgent comme la presse ou les lettres prioritaires, lui, est toujours livré à temps. "Mais rien ne nous empêche de distribuer le non-urgent avec l'urgent quand on le peut".

La Poste voit de bons côtés à la distribution pilotée. Elle met en avant la baisse du nombre d'arrêts des facteurs. Baisse qui améliorerait leurs conditions de travail. "Nous n’y croyons pas, martèle Pierre Coves, nous sommes attachés au service postal quotidien comme il l’a toujours été."