Goizeder TABERNA

Les petites lignes ferroviaires dans le collimateur

Le rapport Spinetta remet en cause les lignes ultra-déficitaires. Ce qui pourrait concerner la ligne Bayonne-Saint-Jean-Pied-de-Port.

La Région, l'Etat et SNCF Réseau ont financé les travaux de rénovation sur la ligne. © Isabelle Miquelestorena
La Région, l'Etat et SNCF Réseau ont financé les travaux de rénovation sur la ligne. © Isabelle Miquelestorena

La réforme du rail inquiète. Les élus locaux craignent la suppression de la ligne Bayonne-Saint-Jean-Pied-de-Port. C’est du moins ce qui pourrait advenir si la ministre du Transport Elisabeth Borne valide les préconisations de Jean-Cyril Spinetta.

Il propose la fermeture des petites lignes ferroviaires ultra-déficitaires et en mauvais état. Il préconise ainsi de "confier à SNCF Réseau la réalisation [...] d'un état des lieux de la partie la moins utilisée du réseau présentant, ligne par ligne, l'état de l'infrastructure, le besoin de rénovation et le bilan socio-économique des investissements". Lequel pourrait servir de base à de futurs arbitrages, rapporte Les Echos.

Le député de Cambo-les-Bains Vincent Bru relève le paradoxe concernant la ligne de la vallée de la Nive : "La Région a mis beaucoup d’argent pour la rénovation de cette ligne, cela serait dommage que l’on mette en cause cette ligne. Il est vrai qu’il faudrait des horaires plus adaptés, notamment pour les lycéens".

Le projet de loi n’est pas encore connu, et le député LRM pense que le texte concernera "des enjeux extrêmement généraux". Des enjeux, selon lui, qui dépasseraient ceux de la ligne Bayonne-Saint-Jean-Pied-de-Port. Il estime que l’avenir de la ligne n’est pas suspendu au vote de ce projet de loi.

Les TGV désertent

Pour l’instant, le temps est aux négociations. Lundi, la ministre a reçu les syndicats et la direction de l’entreprise ferroviaire. Ses propositions sont attendues pour la fin du mois. Vincent Bru est convaincu, "la SNCF doit se rénover, les avantages [sociaux, ndlr.] du passé doivent être posés sur la table. La SNCF doit s’ouvrir à la concurrence." Pour sa part, la CGT a prévu une journée de mobilisation pour le 22 mars.

Les membres du syndicat s’inquiètent, au Pays Basque, que les TGV désertent les lignes au sud de Bordeaux. Aucun train à grande vitesse ne desservirait les gares basques, selon les propos tenus par Peio Dufau, au micro de France Bleu. Délégué aux infrastructures et aux transports à la Région Nouvelle-Aquitaine, Renaud Lagrave a déclaré sur la même antenne que ce rapport est "largement inspiré par Bercy, cette idée que les lignes non rentables ne serviraient à rien, c'est l'anti-thèse de l'esprit de la COP 21 et de la COP 23. On nous explique qu'il faudrait un retour aux bus, aux camions et aux voitures".

Or, le train de Garazi pourrait être une alternative au tout voiture, d’après Vincent Bru : "Les élus de la vallée de la Nive ont exprimé leur souhait que cette ligne puisse servir d’alternative pour transporter les personnes qui se retrouvent tous les matins dans les files de voiture à Bayonne. On pourrait envisager la création d’une gare à l’entrée de la ville." Le débat se prolongera au printemps, dans l’hémicycle.