Goizeder TABERNA

Les parlementaires ont rencontré les représentants du Collectif des prisonniers

Vincent Bru, Max Brisson et José Bové ont visité le centre de détention de Réau avant que la marche en faveur des prisonniers basques s’élance sur les routes de la région parisienne.

José Bove, Vincent Bru et Max Brisson sont entrés au le centre pénitentiaire tôt le matin, pour une visite qui a duré plus de deux heures. © Goizeder TABERNA
José Bove, Vincent Bru et Max Brisson sont entrés au le centre pénitentiaire tôt le matin, pour une visite qui a duré plus de deux heures. © Goizeder TABERNA

Mikel Albizu et Maixol Iparragirre ont eu une visite inhabituelle ce matin, au parloir. Des parlementaires ont rencontré les deux représentants du Collectif des prisonniers basques (EPPK) au centre pénitentiaire de Réau, en région parisienne. Ils ont pu parler de vive voix du passé et du besoin d’avancer dans le dossier des prisonniers, dans le cadre du processus paix.

"Nous avons pu les rencontrer longuement, seuls. Un climat de dialogue s’est noué", a raconté le député Vincent Bru à sa sortie de l’établissement pénitentiaire, devant près de 150 marcheurs. Juste avant, ces derniers se sont rassemblés devant le bâtiment pour donner le départ à la marche qui reliera les prisons de la Région parisienne d’ici samedi, jour de la manifestation à Paris contre le régime d’exception dont font l'objet les prisonniers basques.

Le député de Cambo, membre de la délégation basque engagée dans les discussions avec le Gouvernement, était accompagné du sénateur Max Brisson et du député européen José Bové. Une diversité politique qui interroge les représentants d’EPPK. "Ils nous ont demandé ‘comment avez-vous pu construire ce consensus ?’ " a relaté le sénateur biarrot avant d'ajouter : "Cela a marqué, cela a touché."

Touché, Max Brisson l’était aussi. La grande sérénité de la rencontre et la manière dont le passé a été évoqué, "avec beaucoup d’apaisement, de distance", l’ont surpris. Même si, il le précise, le regard porté sur le conflit n’est pas le même pour tous, "les propos que nous avons entendu vont dans le sens de la réconciliation."

"Ce texte, j'aurais pu le signer"

Les parlementaires sont sortis avec deux messages écrits du collectif, l’un à destination des marcheurs, l’autre de la presse. Ce dernier a été lu par Anaiz Funosas, présidente de Bake Bidea. "Dans ce texte, pas un mot ne me pose problème. Les cinq points évoqués, je les partage. Ce texte, j'aurais pu le signer" a insisté le sénateur Les Républicains.

Dans cet écrit, le collectif revendique son rôle dans le processus de paix : "Nous considérons que nous, les prisonniers, devons faire partie de ce processus parce que nous avons été acteurs du conflit et nos proches continuent à être actuellement victimes du conflit." À travers cette rencontre, les parlementaires leur ont donné cette légitimité.