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EH Bai et Aitzina dénoncent une manoeuvre immobilière à Saint-Jean-de-Luz

Les membres d’EH Bai et d'Aitzina ont dénoncé, lors d’une action ce 2 décembre, une manoeuvre immobilière visant à s’affranchir de la règle des 30% de logements sociaux sur Saint-Jean-de-Luz.  

Les militants d'EH Bai et d'Aitzina se sont rendus devant les résidences concernées afin de dénoncer la manoeuvre immobilière. © Bob Edme
Les militants d'EH Bai et d'Aitzina se sont rendus devant les résidences concernées afin de dénoncer la manoeuvre immobilière. © Bob Edme

Drapeaux et banderoles à la main, quelques dizaines de militants d’EH Bai et d'Aitzina se sont rendus ce matin du 2 décembre à l’adresse de deux nouveaux projets qui ont vu récemment sortir de terre de nouvelles résidences à Saint-Jean-de-Luz. Deux projets distincts c’est ce qui figure sur les papiers officiels car c’est sur ce point précis qu’il y aurait un contournement de la loi : sous l’étiquette de deux sociétés, se cacherait un seul et même promoteur immobilier. 

Le Plan Local d’Urbanisme (PLU) luzien oblige, dès lors qu’il y a un projet immobilier excédant les dix logements, à respecter une règle d’inclure 30% de logements sociaux dans le projet. Pour ces nouvelles résidences, deux permis ont été déposés par deux sociétés : l’un de dix logements par la société Ifo et l’autre de huit logements, déposé par la SARL Nikolo. Aucun logement social n’a été inclus dans les constructions. 

Trois projets, un promoteur 

Mais ce que dénonce les mouvements abertzale, c’est que derrière les deux sociétés, se trouve un seul promoteur immobilier, Frédéric Orard, qui aurait usé de ce stratagème afin de contourner la règle l’obligeant à inclure des logements sociaux dans ses constructions. 

En étudiant les documents de vente des parcelles et des statuts des deux sociétés, les militants ont trouvé de drôles de coïncidences. Sur les actes de vente, le second acquéreur, Laurent Carassou dirigeant de la société Nikolo serait absent. Il se serait fait remplacer par…  Frédéric Orard, qui aurait donc signé les actes de vente pour les deux parcelles. Frédéric Orard, le même qui en approchant les propriétaires pour acheter les terrains, aurait présenté Laurent Carassou comme "son associé". 

Cela va plus loin puisque les deux permis de construire ont été déposés exactement le même jour, ainsi que les deux sociétés civiles de construction-vente qui sont similaires à la virgule près bien qu’elles sont censées être gérées par deux entités distinctes. Pour les militants abertzale, cela ne fait pas de doute : "afin d’éviter de présenter un projet immobilier de 18 logements nécessitant 30% de logements sociaux, Frédéric Orard a fait appel à Laurent Carassou pour scinder le projet en deux sociétés."  

Une troisième parcelle appartenant au même lot immobilier a été acquise par une troisième société, Erdeko, dont le gérant n’est autre que Frédéric Orard. Elle doit accueillir huit nouveaux logements ainsi que la réhabilitation d’une maison. Si l’on totalise les trois projets, 27 logements au total seraient donc concernés par la manoeuvre. EH Bai et Aitzina dénoncent que les Luziens ont été lésés de neuf logements sociaux. Logements sociaux qui devront être construits par la mairie, aux frais du contribuable, pour compenser ces trois projets. Ils demandent à ce qu’une partie du parc soit exigée en logement social par la municipalité.