Caroline MALCZUK et Chloé REBILLARD

Le devenir de la maternité d’Oloron inquiète en Soule

La maternité d’Oloron pourrait fermer d’ici début 2018. Tandis que le maire de la commune est en train d’étudier les recours afin d’empêcher ce scénario, les communes de Larrau et Sainte-Engrâce s’inquiètent des conséquences possibles. D'autres communes de Soule se sentent moins concernées.

Une délégation d'élus s'était rendue au ministère de la Santé pour interpeller sur le devenir de la maternité d'Oloron, mercredi dernier©Frédérique Espagnac
Une délégation d'élus s'était rendue au ministère de la Santé pour interpeller sur le devenir de la maternité d'Oloron, mercredi dernier©Frédérique Espagnac

La maternité d’Oloron est toujours sur la sellette. Pour la défendre, une délégation constituée du maire d’Oloron Hervé Lucbereilh, du député Jean Lassalle et des sénateurs Max Brisson (LR), Frédérique Espagnac (PS) et Denise Saint-Pée (MoDem), était reçue au ministère de la Santé, mercredi dernier. Lors de la rencontre, Hervé Lucbereilh a demandé au directeur adjoint de la ministre, Yann Bubien, la mise en place d’une médiation avec l’Agence Régionale de la Santé (ARS).

Depuis plusieurs mois maintenant, l’ARS doit trancher sur le maintien de la maternité d’Oloron. En cause : le manque de spécialistes suite au départ annoncé de l’unique gynécologue de l’établissement pour la fin de l'année. Même si le maire d'Oloron, qui est aussi le président du conseil de surveillance de l’hôpital, a présenté plusieurs candidatures.

Certaines communes de Soule se sentent concernées par cette fermeture. Sainte-Engrâce et Larrau notamment. Jean-Marc Bengochea, le maire de cette dernière, avait participé à la manifestation organisée le 30 septembre à Oloron en soutien à la maternité. Pour lui, "il y aura forcément des conséquences" pour la population de sa commune. Car il affirme : "Toutes les mamans de Larrau ont accouché à Oloron." Se rendre à Pau et à Saint-Palais, c'est respectivement deux heures et une heure de route. L’édile s’inquiète de voir disparaître "tous les services de proximité".

Et l'état des routes ?

Du côté de Barcus, maintenir la maternité n’est pas la priorité. Pour le médecin généraliste de la commune, Dr Christian Roget, "le gros problème, ce sont les routes". Leur état, précisément. Il ajoute : "Je vous promets qu’une femme enceinte accouche avant d’arriver." Un centre de périnatalité pour remplacer la maternité, comme l'a suggeré l'ARS ? "Cela va apporter énormément" pour le médecin.

À Tardets aussi, le maire ne se sent pas vraiment concerné. "On a des très jeunes et des personnes âgées mais peu de personnes dans les tranches moyennes. Il y a donc peu de femmes enceintes" explique Arnaud Villeneuve. Même s'il reconnaît que "ça [les] éloigne du premier pôle de maternité", il affirme : "Les gens ont un rapport différent à leur santé. Ils sont consommateurs. Ils vont regarder les classements des établissements et non plus seulement la proximité."

En attendant une réponse définitive, Hervé Lucbereilh est en train d’étudier tous les recours possibles contre l’ARS avec Philippe Herrmann. Avocat spécialisé dans le droit administratif, il avait permis de "sauver" les maternités de Carhaix et de Lannemezan alors qu’elles étaient également menacées de fermeture.