Xan Idiart

Quatorze films basques à Zinemaldia

La soixante-cinquième édition de Zinemaldia débute le 22 septembre prochain, à Donostia. Cette année, quatorze films produits au Pays Basque seront présentés.

L'édition 2017 de Zinemaldia sera l'occasion de présenter quatorze films basques au public. ©Andoni CANELLADA/ARGAZKI PRESS
L'édition 2017 de Zinemaldia sera l'occasion de présenter quatorze films basques au public. ©Andoni CANELLADA/ARGAZKI PRESS

C'est certainement une bonne nouvelle pour tous les cinéphiles basques. La soixante-cinquième édition du festival international de film de Saint-Sébastien Zinemaldia se tiendra du 22 au 30 septembre. Et cette année, quatorze films produits au Pays Basque, toutes catégories confondues, seront mis à l'honneur.

Dans la catégorie Zinemira, sept de ces films concourront au prix du cinéma basque Irizar. C'est notamment le cas de "Non", réalisé par Eñaut Castagnet et écrit par Ximun Fuchs de la compagnie Le petit théâtre de pain de Louhossoa. Le film sera présenté le 26 septembre dans la capitale gipuzkoar en compagnie du réalisateur et des acteurs.

Un autre film est également très attendu. Celui de Migueltxo Molina, Pablo Iraburu et Igor Otxoa, "Elkarrekin-Together". Les aventuriers en herbe devraient apprécier. Ce film est la chronique d'une expédition d'archéologues basques. Leur voyage les emmène dans une île déserte du nord de l'Amérique en quête de vestiges de baleiniers basques. De même, l'expédition questionne les liens entre Basques et nord Américains.

Sept films en euskara

Par ailleurs, deux films hors compétition seront programmés dans cette même catégorie : "Nur eta herensugearen tenplua" de Juanba Berasategi, récemment décédé, et le second long métrage de David Arratibel, "Converso".

Mais l'autre donnée à retenir de l'édition 2017 de Zinemaldia est celle du nombre de films réalisés en langue basque. Au total, ils sont sept. L'un d'entre eux, "Handia", sera même en lice dans la catégorie officielle du festival en plus de concourir pour le prix Irizar. "Handia" est un concurrent très sérieux pour ses “adversaires”. Jon Garaño, un des réalisateurs du long-métrage avec Aitor Arregi, était déjà à l'origine de "Loreak" qui avait été nommé à l'oscar du meilleur film en langue étrangère en 2015.

L'essor du cinéma basque ?

Le Pays Basque étant ce qu'il est géographiquement, et l'euskara étant une langue minoritaire, il est vrai que jusqu'à présent peu de films notables ont été réalisés au sein même du Pays Basque et encore moins en langue basque. Des acteurs culturels comme l'écrivain Koldo Izagirre ont par le passé souligné ce manque de productivité. Son essai "Gure zinemaren historia petrala" (Susa 1996) en est l'exemple parfait.

De même, dans son livre "Lapur banden etika ala politika" (Pamiela 2015), Joseba Sarrionandia fustigeait le fait que des professionnels du cinéma au Pays Basque travaillaient exclusivement en dehors des sept provinces. L'écrivain exilé à Cuba voit le cinéma basque des années passées comme une illusion perdue, une fenêtre à ouvrir restée mis-clos.

Peut-être que la soixante-cinquième édition de Zinemaldia marque la fin de cette époque de carence. Déjà ces dernières années, des films notables comme "Amama" d'Asier Altuna ou "Amaren eskuak" de Mireia Gabilondo ont réuni des milliers de spectateurs au Pays Basque et en dehors. De plus, une nouvelle école de cinéma verra le jour dans les prochains mois à Donostia. Elle prendra ses locaux au centre international de culture contemporaine Tabakalera et fait déjà frémir d'impatience des professionnels du monde de l'art.

Professeur en histoire de l'art à l'université du Pays Basque, Haizea Barcenilla Garcia voit cette nouvelle école comme un tremplin pour le cinéma basque. Comme elle le publiait dans les colonnes de Berria, “cette école peut devenir le coeur de la création cinématographique basque à l'international”. Et peut-être qu'à l'avenir le nombre de quatorze films basques au festival de Donostia sera insignifiant.

Les quatorze films basques présentés à Zinemaldia :

  • Dantza de Telmo Esnal (catégorie glocal in progress)
  • Handia de Jon Garaño et d'Aitor Arregi, (catégorie officielle et Zinemira)
  • Morir de Fernando Franco (catégorie officielle)
  • Bi txirula de Iñigo Garcia (catégorie zinemira)
  • Non d'Eñaut Castagnet et de Ximun Fusch (catégorie zinemira)
  • Elkarrekin-Together de Pablo Iraburu, Migueltxo Molina et d'Igor Otxoa (catégorie zinemira)
  • Operación Concha d'Antonio Cuadri (émission du vélodrome)
  • Volar de Bertha Gaztelumendi (catégorie autres activitées)
  • Las letras de Jordi de Maider Fernandez (catégorie nouveau panorama)
  • Euritan d'Irati Gorostidi et d'Arantza Santesteban (catégorie zinemira)
  • Areka d'Atxur animazio taldea (catégorie zinemira)
  • Plágan de Koldo Almandoze (catégorie zinemira)
  • Nur eta herensugearen tenplua de Juanba Berasategi (catégorie zinemira hors compétition)
  • Converso de David Arratibel (catégorie zinemirahors compétition)