Xan Idiart

A Arbonne, Enedis fait la sourde oreille

Alors que deux arrêtés municipaux avaient été pris pour suspendre l'installation des compteurs Linky, un agent d'Enedis a remplacé d'anciens boitiers dans le quartier résidentiel d'Arditegia, à Arbonne, le 27 juillet matin.

Malgré les arrêtés municipaux, trois compteurs Linky ont été installés par un agent d'ENEDIS à Arbonne le 27 juillet. © Josiane Mertsch
Malgré les arrêtés municipaux, trois compteurs Linky ont été installés par un agent d'ENEDIS à Arbonne le 27 juillet. © Josiane Mertsch

Enedis ne veut rien entendre. À Arbonne en tout cas, alors que la municipalité vient de prendre deux arrêtés suspendant les installations des nouveaux compteurs électriques Linky, le 27 juillet matin, un agent d'Enedis est aperçu aux alentours du quartier résidentiel Arditegia. Celui-ci est en train de remplacer d'anciens compteurs par les fameux boitiers jaunes.

À cet instant, Josiane Mertsch passe elle aussi par là en voiture. Elle fait partie du collectif irrintzina, qui s'oppose à l'installation des compteurs “intelligents”. Elle va donc voir l'agent pour lui signifier qu'il n'a pas le droit de poser les Linky suite aux arrêtés pris par le conseil municipal. Sa réponse fuse : “Je ne vous parle pas à vous." Le temps de garer sa voiture devant un compteur, le rendant ainsi inaccessible, Josiane prévient la mairie.

Marie-José Mialocq, maire d’Arbonne, ne décolère pas. Elle estime qu'Enedis porte préjudice à elle-même en agissant de la sorte. Il est bien précisé dans les arrêtés que si Enedis veut changer des compteurs dans la commune d'Arbonne, un courrier doit être envoyé à la mairie avec la liste des installations précise. Ensuite, la municipalité s'assure auprès des administrés s'ils souhaitent bien changer leur compteur.

“En attendant, pour ou contre, toutes les installations sont interdites car nous estimons ne pas avoir assez d'études précisant l'impact des Linky sur la santé des gens”, explique Mari-José Mialocq. Le 27 juillet, Enedis n'avait pas prévenu la mairie de son arrivée dans la commune. La société a donc bien violé les arrêtés municipaux. Souvent, en les outrepassant, Enedis entre illégalement dans la propriété des gens, ce qui est passible d'une attaque en justice. Aucune n'est à recenser pour le moment du côté de la mairie.