Le Premier ministre Edouard Philippe l’avait annoncé le 4 juillet dernier lors de son discours de politique générale : le paquet de cigarettes passera à 10 euros. Il est aujourd’hui à 7 euros environ. En réaction, dans la nuit de jeudi à vendredi, les buralistes ont bâché des radars dans tout l'Hexagone, dont au Pays Basque, pour dire "Non au paquet à 10 euros". Mais pourquoi des radars ? Parce que c’est un appareil qui rapporte de l’argent à l’Etat. Cette mesure en ferait autant selon eux.
L’Alliance contre le tabac, qui rappelle que le tabac est à l’origine de plus d’un million de décès depuis 2 000, se réjouit de cette hausse dissuasive pour une question de santé publique. Mais les buralistes considèrent eux que la pression fiscale sur les fumeurs ne fonctionne pas. Au contraire, elle amplifierait le marché illégal de la cigarette. Ils pointent une étude anglaise selon laquelle le poids de ce marché en France représenterait 26,8% de la consommation en 2016.
Les buralistes demandent un moratoire sur la fiscalité du tabac ; une coordination entre douanes, police nationale, gendarmerie et magistrature ; des campagnes de sensibilisation de l’opinion publique ; des actions coup de poing aux frontières, sur les circuits de livraison des colis, dans les quartiers où le trafic sévit : des conventions avec les expertises pour refuser le tabac acheté sur Internet ; des contrôles renforcés auprès des autocrates organisant des voyages dans les pays voisins ; renforcement des sanctions avec la fermeture immédiate d’un commerce vendant des cigarettes de contrebande.