Caroline MALCZUK

La maternité d'Oloron en sursis

Pointant le manque de gynécologues et de pédiatres, l'Agence régionale de santé a donné un avis défavorable quant au maintien de la maternité d'Oloron. Elle a donné deux mois à l'hôpital pour trouver une solution. Le maire de la commune dit avoir déjà plusieurs candidatures sous le coude.

La maternité de Saint-Palais serait prête à acceuillir les futures mamans de Soule. © DR
La maternité de Saint-Palais serait prête à acceuillir les futures mamans de Soule. © DR

Une fermeture définitive de la maternité d’Oloron n’est pas actée pour le moment. Lundi dernier, la directrice du centre hospitalier général d’Oloron-Sainte-Marie, Valérie Friot-Guichard, l’annonçait pourtant pour le 20 décembre au journal Sud Ouest. Se basant sur l’avis défavorable de la Commission spécialisée de l’organisation des soins (CSOS) de maintenir la maternité, faute du nombre insuffisant de spécialistes et de l’absence de perspective de recrutement.

"Prématurée." C’est ainsi que le maire d’Oloron, Hervé Lucbereilh, président du Conseil de surveillance de l’hôpital, a qualifié cette annonce à la presse. L’élu veut rappeler que cette commission de l’Agence régionale de santé Nouvelle-Aquitaine donne un "avis consultatif" et "en l’état actuel des choses". Dans son communiqué du 12 juillet, l’ARS stipule effectivement que c’est "la situation actuelle" qui "ne permet pas de garantir le maintien des conditions d’un fonctionnement sécurisé de l’activité de gynéco-obstétrique".

Mardi après-midi, le maire a demandé à rencontrer le directeur de l’agence en urgence à Bordeaux. Hier, mercredi, il affirmait à MEDIABASK qu’aucune décision ne serait prise avant fin septembre voire début octobre. La maternité aurait donc un sursis d’au moins deux mois avant que son maintien soit irrévocablement arrêté. Et Hervé Lucbereilh le promet, "on va se battre pour ça".

Un seul gynécologue

Depuis le début de l'année, l'unique gynécologue de la maternité a assuré 98 accouchements. La maternité en avait enregistrée 271 en 2016, 313 en 2015 et 320 en 2014. "Ce sont donc désormais près de 70% des [futures mères] du territoire qui préfèrent séjourner dans les maternités de Pau ou Saint Palais" souligne l’ARS. Elle pointe en premier lieu l’absence de pédiatre titulaire et l’arrêt de l’unique gynécologue du service pour le 31 décembre 2017.

Conscient de ce problème, le maire d’Oloron s’en est emparé et assure avoir "trois candidatures sous le coude" dont "deux gynécologues espagnols prêts à venir travailler". De plus, il a fait appel à un bureau de recrutement pour l’aider dans sa recherche. "Il faudrait cinq gynécologues et quatre pédiatres" aurait suggéré l’ARS à Hervé Lucbereilh. Mais pour ce dernier, "c’est très large".

Si, dans le pire des cas, l’hôpital ne parvient pas à recruter, l’ARS propose "la création d’un Centre périnatal de proximité (CPP) pour accueillir les femmes et futures mères du territoire" afin d’assurer les suivis prénatal et postnatal. Les hôpitaux de Saint-Palais et de Pau se sont déjà dits prêts à les recevoir. Mais on l’aura bien compris, le maire d’Oloron n’a pas dit son dernier mot. Même si trouver des spécialistes est "très difficile", il dit être "plutôt optimiste".